Croissance : la Banque de France relève ses prévisions et affiche un nouvel optimisme

La Banque de France vient d’ajuster à la hausse ses perspectives économiques pour l’année en cours, affichant un regain de confiance quant à la croissance du pays, malgré les incertitudes persistantes sur la scène internationale.

Une éclaircie pour la croissance malgré l’incertitude

Le contexte politique et budgétaire reste chahuté, mais la Banque de France surprend par une note d’optimisme en cette fin d’année. Après avoir revu plusieurs fois ses prévisions en 2025, l’institution anticipe désormais une hausse du PIB de 0,9 % pour l’an prochain et de 1 % en 2026, retrouvant ainsi son niveau d’attente de décembre dernier. Cette révision, qui s’aligne sur celle dévoilée récemment par l’Insee, laisse apparaître un certain rebond pour l’économie française, même si le ministère de l’Économie table encore sur une progression légèrement inférieure.

L’inflation en net repli, mais des vents contraires persistent

La Banque centrale française prévoit également un fort ralentissement de l’inflation, attendue à seulement 0,9 % en 2025 après les 2,3 % enregistrés cette année. Ce chiffre se place bien en dessous des estimations précédentes et reste inférieur à la moyenne de la zone euro (2,1 %, selon la BCE). Pourtant, les incertitudes ne disparaissent pas : la récente incapacité du Parlement à trouver un compromis sur le budget 2026 a conduit Sébastien Lecornu à envisager une loi spéciale pour maintenir l’État à flot. Une mesure exceptionnelle qui permettrait au gouvernement d’assurer le prélèvement des impôts et la continuité des services publics.

L’activité résiste face aux turbulences politiques

Au-delà des chiffres, une dynamique inattendue se dégage : « On revient aux projections d’il y a un an », analyse Olivier Garnier, économiste en chef à la Banque de France. En juin, les chocs successifs – notamment la menace de droits de douane américains – avaient fait plonger les perspectives jusqu’à 0,6 %. Mais le second semestre s’est révélé plus porteur que prévu, avec une envolée de l’aéronautique et des exportations particulièrement vigoureuses. Comme le souligne le gouverneur François Villeroy de Galhau, « les chefs d’entreprise et les Français continuent de faire tourner l’économie […] malgré l’instabilité politique ». Cette capacité d’adaptation semble atténuer l’impact direct des tensions institutionnelles.

Taux d’épargne record et incertitude persistante sur les finances publiques

Pourtant, derrière ce regain relatif, subsistent quelques inquiétudes majeures. La Banque de France anticipe que le taux d’épargne des ménages restera très élevé en 2025 (18,5 %), soit bien au-dessus des niveaux historiques observés avant la pandémie. Selon ses projections :

• La consommation devrait soutenir davantage la croissance dès 2026.
• L’investissement privé pourrait repartir à la hausse.

Mais tant que perdurera l’incertitude politique autour du budget – un déficit public autour de 5 % étant évoqué –, ce climat fragilisera toute reprise plus robuste. L’institution souligne enfin que seule une amélioration du contexte institutionnel permettra un reflux durable du taux d’épargne et une normalisation progressive des finances publiques françaises.