La crème solaire, protection humaine mais destructrice marine ?
Si les crèmes solaires sont logiquement utilisées pour se protéger des rayons ultraviolets du soleil, leur efficacité se veut cependant moindre en allant dans l'eau, en plus, pour certaines d'entre elles, de dégrader l'environnement marin.
Avec un chiffre de 15 millions de ventes annuelles en France, ce serait un euphémisme que d’affirmer que les crèmes solaires y ont le vent en poupe. Ce recours quasi-systématique, qui s’explique par la volonté de se protéger des rayons ultraviolets (UV) du soleil, doit cependant s’observer avec prudence.
Ce sont nos confrères du Dauphiné Libéré, et plus particulièrement les propos y ayant été rapportés par Nicolas Imbert, qui alertent sur les dangers environnementaux d’une certaine catégorie de crèmes solaires. Nicolas Imbert est à la tête de l’ONG Green Cross France œuvrant pour la préservation des océans.
Crèmes solaires chimiques et minérales : des distinctions à effectuer
Ce directeur appelle “en fait [à] distinguer deux types de crèmes solaires” : soient les crèmes chimiques et minérales. Les premières apparaissent comme les plus nocives d’un point de vue environnemental, alors que ce sont paradoxalement les plus utilisées.
Si le benzophenone-2 (PB2) et l’oxybenzone (BP3) sont des molécules agissant dans la protection contre les rayons UV, leur caractère se veut toutefois toxique pour la faune sous-marine. Nicolas Imbert indique ainsi que “ces substances peuvent détruire le corail en moins de 48 heures” de par leur propagation d’un virus au sein des microalgues rattachées au corail.
Un quart du produit dissous en 20 minutes de baignade
À l’inverse, les crèmes minérales sont présentées comme moins dangereuses pour l’environnement marin, sauf que certains effets des nanoparticules qu’elles contiennent demeurent inconnus : “Par mesure de précaution, nous conseillons donc aux consommateurs de privilégier les crèmes minérales labellisées bio, qui excluent de manière quasi systématique les nanomatériaux”.
On nous indique au passage qu’il suffit de vingt minutes de baignade pour perdre un quart de la crème solaire appliquée sur la peau. Au final, on estime que les mers et les océans en reçoivent près d’un litre (0,8) par seconde et environ 25.000 tonnes chaque année.