Crash en série : de la difficulté d’enquêter sur les lieux
Un lieu de crash est toujours délicat à analyser, en raison de la brutalité du drame. Exemples actuels en Ukraine et au Mali.
Ukraine, 16 juillet, 298 passagers, aucun survivant. Mali, 24 juillet, 118 passagers, aucun survivant. Les crash d’avion sont des événements qui ébranlent évidemment en tout premier lieu les familles des victimes, mais souvent aussi le monde entier. En cause, le nombre de nationalités impliquées dans les décès, ou encore les résonances internationales que le crash peut revêtir, comme c’est le cas en Ukraine.
Juste après la survenance du drame, les difficultés résident dans les enquêtes sur le terrain. En raison de l’extrême violence des explosions et/ou des impacts, les lieux des crash deviennent des zones très délicates à investir pour les experts. Boîtes noires, identification des corps,… de minutieuses fouilles et investigations commencent alors.
Que dire quand en Ukraine, l’avion tombe en zone de guerre ? La région de Donetsk, où le vol de la Malaysia Airlines a été abattu, est toujours tenue par les séparatistes pro-russes. Hier, enquêteurs médico-légaux, ainsi que policiers non armés néerlandais et australiens n’ont pu accéder au lieu du crash pour des raisons de sécurité. En cause, des combats qui avaient redoublé de violence. Aujourd’hui, ces experts vont à nouveau tenter d’y pénétrer, tandis que Julie Bishop, ministre australienne des Affaires étrangères, est arrivée hier pour discuter avec le gouvernement de Kiev de la sécurité du site. En jeu, ce sont les preuves d’une éventuelle attaque terroriste qui sont sans peut-êtres en train d’être réduites à néant.
Crash au Mali : une enquête pas moins difficile
Quelques heures après le crash de l’avion affrété par Air Algérie au Mali, François Hollande avait prévenu que “les opérations pourraient s’inscrire dans la durée”. Samedi, gendarmes, policiers et experts du Bureau enquêtes et analyses (BEA) sont arrivés sur les lieux de la catastrophe. Si les deux boîtes noires ont été retrouvées au bout de quelques jours, et viendront ainsi confirmer ou infirmer l’hypothèse de mauvaises conditions météorologiques, le travail n’est pas terminé pour autant.
Ce qui va poser problème, ce sont les débris de l’avion, innombrables sous l’effet de la violence du crash. Des pièces minuscules, mais aussi des restes humains qu’il va falloir des semaines à identifier. Comme si cela ne suffisait pas, la saison des pluies à cet endroit, et son cortège d’orages pourraient venir endommager la zone. Pour finir, le lieu est difficile d’accès, et la région fait régulièrement parler d’elle avec la présence de djihadistes et autres bandits.