Costa Rica : de plus en plus de singes teintés de jaune, la faute aux pesticides ?
D'après une étude, le phénomène de jaunissement qui touche de plus en plus de singes hurleurs au Costa Rica, et qui plus est de manière plus prononcée, pourrit être dû à l'absorption de pesticides chez ces primates.
Au Costa Rica, on trouve de plus en plus de singes hurleurs à manteau tâchés de jaune. Un phénomène qui tend ainsi à s’intensifier depuis plusieurs années, non sans inquiéter la communauté scientifique. Un étude publiée il y a déjà plusieurs semaines s’est intéressée de près à ce jaunissement de plus en plus présent dans cette forêt tropicale.
Parus dans les colonnes de la revue Mammalian Biology et rapportés en français par Sciences et Avenir, les résultats de ces recherches semblent porter la responsabilité de ce changement visuel sur les pesticides. En 2013 déjà, douze singes alouates tâchés de jaunes avaient été identifiés. Ce chiffre a depuis quasiment doublé selon les auteurs de cette étude : “Aujourd’hui, nous avons des preuves de l’existence actuelle d’au moins 21 primates revêtus d’une coloration jaune vivant à l’état sauvage près des côtes du Costa Rica“.
Singes hurleurs à manteau du Costa Rica : des tâches plus grosses et plus nombreuses
Outre le fait que davantage de singes sont aujourd’hui touchés, les tâches en question apparaissent même plus conséquentes qu’avant : “En 2013, les plaques jaunes n’étaient observées qu’aux extrémités des membres et de la queue. Maintenant, il est possible d’apercevoir des animaux chez lesquels ces parcelles occupent une grande partie de leur pelage. En fait, nous connaissons l’existence d’au moins deux singes hurleurs à la fourrure entièrement jaune”.
Pour tenter de comprendre pourquoi ces singes arborent une robe différente, les chercheurs ont procédé au prélèvement et à l’analyse de poils chez ces singes.
De la phéomélanine et de l’eumélanine trouvées dans les poils
Il s’est avéré que les échantillons altérés renfermaient de la phéomélanine, soit une variante de mélanine causant la couleur jaune. Les poils noirs contenaient quant à eux une autre variante, l’eumélanine. Autre observation relevée, celle de primates vivant non loin de cultures de bananes, d’ananas et de palmiers à huile.
Il est donc bien possible qu’en consommant ces fruits, les singes absorbent par la même occasion et à leur insu de grandes quantités de pesticides. Le réseau international d’ONG Pesticide Action Network indique d’ailleurs qu’avec une moyenne de 25 kilos par hectare de terre cultivée, le Costa Rica est l’un des plus pays épandant le plus de pesticides au monde.