Corée du Nord : un reporter de la BBC arrêté et prochainement expulsé
Le journaliste Rupert Wingfield-Hayes ainsi que son équipe ont été arrêtés de Corée du Nord après ce que l'agence de presse Chine nouvelle décrit comme un "reportage inapproprié".
Le correspondant de la BBC à Tokyo Rupert Wingfield-Hayes a été arrêté et sera bientôt expulsé de Corée du Nord. Présent dans le pays le plus fermé du monde quelques jours avant la tenue du congrès du parti unique au pouvoir, il aurait selon l’agence de presse Chine nouvelle réalisé un “reportage inapproprié”.
Corée du Nord : le journaliste de la BBC interrogé pendant 8 heures
L’origine de cette arrestation serait à chercher du côté d’un reportage mettant en doute l’authenticité d’un hôpital. C’est alors qu’il devait quitter la capitale Pyongyang à bord d’un avion que lui ainsi que deux autres membres de la chaîne britannique ont été arrêtés. Ensuite, le journaliste a été interrogé pendant 8 heures. Son confrère John Sudworth précise qu’“Il a été conduit dans un hôtel et interrogé par des agents de sécurité à Pyongyang avant de devoir signer une déclaration et d’être remis en liberté”, et que tous “ont été très secoués”.
Il a en outre indiqué que le média britannique avait d’abord tenu secrets cette arrestation et expulsion afin de ne pas compromettre la sécurité de ses 3 employés. Un secret qu’il n’était plus utile de garder quand lundi, la Commission nationale pour la paix de la Corée du Nord a révélé les faits.
“Du journalisme non objectif”
Toujours selon le bureau de l’agence Chine nouvelle dans la capitale, Rupert Wingfield-Hayes a “attaqué le système de la RDPC (République populaire démocratique de Corée)” en pratiquant du “journalisme non objectif”.
Enfin, John Sudworth évoque les difficiles de conditions de travail pour les journalistes internationaux dans la dictature nord-coréenne, situation qui n’est pas nouvelle : “L’idée qu’on empêche quelqu’un de quitter le pays et qu’on le soumette à de telles pressions simplement parce que les autorités nord-coréennes ne sont pas d’accord avec le contenu de ses reportages est profondément préoccupante, non seulement pour moi, son collègue, mais aussi pour les autres journalistes présents ici”.