Congrès des maires : hué, François Hollande tente malgré tout d’apaiser les maires de France
Ce jeudi, François Hollande est monté sur la scène du congrès des maires de France sous les sifflets et les hués. Pour tenter d'apaiser les maires en colère, il a promis une réduction de moitié de la baisse des dotations prévue pour les communes en 2017.
C’est hier que François Hollande s’est présenté au congrès des maires de France, dans un contexte assez tendu suite aux nombreux efforts qui ont été demandés aux communes ces dernières années. François Baroin (LR), le président de l’Association des maires de France (AMF) a demandé au président de la République de renoncer à la baisse des dotations en 2017, justifiant cette décision par la contribution trop importante des maires, à l’effort de redressement des comptes de l’État.
Il a interpellé François Hollande en déclarant : « C’est injuste ! C’est intenable ! C’est trop vite ! C’est trop ! […] Sauvez les investissements publics monsieur le président. Sauvez-nous ! »
François Hollande annonce une réduction de moitié de la baisse des dotations prévue pour les communes en 2017
Le chef de l’État a tenu à saluer les efforts des maires de France et a reconnu que la situation des communes était « tendue et même insupportable pour certaines » d’entre elles. C’est la raison pour laquelle il est allé dans le sens des demandes de ces derniers, ou du moins à mi-chemin. François Hollande a promis une réduction de moitié de la baisse des dotations prévue pour les communes pour 2017. Il a indiqué : « J’ai voulu pour l’année qui est encore celle de mon mandat faire en sorte qu’au lieu de deux milliards en moins de dotations, il n’y en ait plus qu’un milliard pour le bloc communal ».
Il a également fait le choix de reconduire le fond d’investissement créé en 2016, porté à 1,2 milliard d’euros. Le chef de l’État a précisé : « 600 millions seront consacrés aux priorités que l’État partage avec vous en matière d’investissements, transition énergétique, logement, accessibilité des bâtiments, et 600 millions pour les petites villes et la ruralité ».
Après ces deux engagements présidentiels, François Baroin a déclaré : « Le président de la République a entendu une bonne partie de ces revendications. Il allège de près de la moitié le fardeau supplémentaire qui portait sur les épaules des communes et des intercommunalités pour l’année prochaine ». En tant que président de l’Association des maires de France, il espérait toutefois plus, avec l’arrêt total des ponctions.
« Avec ces budgets drastiques, on va devoir faire des choix dans nos communes »
Plusieurs maires n’ont pas dissimulé leur déception, voire frustration après cette annonce présidentielle. Christian Mollard, le maire de Panissières, a indiqué : « Comme la majorité ici, je suis déçu. Il a fallu faire des efforts considérables pour rétablir les finances, on espérait l’annulation totale de la baisse des dotations pour 2017 », ajoutant : « Avec ces budgets drastiques, on va devoir faire des choix dans nos communes ».
Pascal Garrido, le maire socialiste de La Talaudière a tempéré en exprimant : « Avec la situation que l’on connaît, je ne m’attendais pas à grand-chose. C’est quand même mieux que rien ». L’AMF s’est accordée sur le fait que du chemin était encore à parcourir et tous promettent déjà un rassemblement exceptionnel en mars 2017, afin de mettre la pression sur tous les candidats à la prochaine élection présidentielle.