Un concert de musique arrêté “car il y avait trop de Noirs” ?
Un groupe de musique a été contraint de stopper sa prestation dans un bar où le propriétaire a jugé qu'"il y avait trop de Noirs" présents.
Le Reprieve Blues Band est une formation de cinq musiciens jouant aussi bien du blues que du rock ou du R’n’B. Et samedi dernier, alors que le groupe se produisait au bar McNallys, à Chicago, le Reprieve Bues Band a été contraint de suspendre son concert. Et pourtant, l’établissement était bondé de monde et aucun incident n’avait semble-t-il perturbé les deux premières parties (sur trois) interprétées par le groupe. Au terme de ces deux “sets”, un homme qui s’est révélé être le propriétaire du bar s’est approché du groupe.
“Le propriétaire a parlé à l’un de nos potes du groupe, lui a donné notre paie et lui a demandé qu’on arrête. Et il lui a dit que la raison était qu’il y avait trop de Noirs dans le bar.” C’est ce qu’a déclaré Brandon Bailey, seul membre Afro-américain du Reprieve Blues Band qui estime que sur la centaine de clients présents, environ 25% étaient des Afro-américains. Le propriétaire du bar serait de plus un officier de police de Chicago. Or, il est défendu pour un policier de détenir un bar. Le permis de vendre de l’alcool serait cependant au nom d’une autre personne.
Chicago : le racisme stoppe la musique
Un voisin a affirmé que l’affluence était telle que l’établissement ne pouvait contenir autant de monde, s’opposant ainsi aux accusations de racisme. Sur sa page Facebook, le groupe remercie “sa famille, ses amis et ses fans” pour le soutien apporté suite à cet incident. Il ajoute toujours attendre “des excuses” et reste déterminé “à aller de l’avant” et à “poursuivre sa mission” de délivrer “un divertissement exceptionnel à tous”. Le propriétaire du bar, Mike Cummings, n’était pas présent mardi soir à son bar. Le père Michael Pfleger, l’un des leaders de la défense des droits civiques, espère que les grands pontes de la morale et du gouvernement ne tolèreront pas une telle attitude.