La compagnie aérienne Vueling prive une polyhandicapée de son fauteuil
Après avoir été autorisée à embarquer pour un vol Paris-Barcelone avec son fauteuil adapté, une jeune polyhandicapée en a été privée par la compagnie aérienne Vueling sur le trajet retour. Une enquête est en cours pour établir les circonstances précises des faits.
Lucy est une jeune femme de 18 ans se trouvant être polyhandicapée, c’est-à-dire que ses déficiences mentales et motrices ont la même origine. Pour fêter sa majorité, avait été prévu un voyage à Barcelone, en Espagne. Sa mère Amarantha explique avoir dû préparer le vol bien en amont.
Citée par Le Parisien, elle indique ainsi avoir mis quatre mois pour organiser le voyage : “J’ai contacté la compagnie Vueling pour connaître les dimensions de leurs sièges et faire réaliser un équipement sur mesure par un orthoprothésiste”. Car Lucy, atteinte entre autres de scoliose et d’ostéoporose, ne peut supporter la position assise.
Un vol aller sans souci majeur pour une jeune polyhandicapée
Le fauteuil coûtera la somme de 1.200 euros. Le jour du vol aller, Lucy et sa mère sont prises en charge par le service réservé aux personnes à mobilité réduite (PMR), et ce jusqu’à la porte de l’avion. L’installation ne s’est d’ailleurs pas faite sans mal : “Le personnel navigant a un peu tiqué car le siège ne rentrait pas à cause du dossier du siège de devant. Finalement, avec l’accord du commandant de bord, ils nous ont installées au premier rang où les places sont un peu plus larges et nous avons bien voyagé.”
Trois crises d’épilepsie sur le trajet retour, une enquête ouverte
Cependant, pour le vol retour observé deux semaines plus tard, le commandant de bord a rejoint son personnel et bord et ainsi refusé l’installation de la jeune femme au premier rang : “Il était dans tous ses états et nous a dit qu’en cas d’évacuation, on gênait la sortie. Pourquoi cela nous a été autorisé à l’aller dans ce cas ?”
Amarantha, en colère, est menacée de débarquement, avant de signifier que seul la police pourrait l’y contraindre. En fin de compte, Laly a pu voyager, mais en dehors de son siège. Avec l’aide d’Hélène, une autre passagère, Amarantha a pu limiter les dégâts, non sans incommoder leurs voisins : “C’était un exercice de contorsion ! Quand elle n’est pas bien installée, elle fait des crises d’épilepsie. Elle en a fait trois en 1h15 de vol. Les passagers étaient révoltés. On a voyagé au deuxième rang de l’avion derrière des places vides…”
Samedi matin, après avoir échangé avec le service client, la mère de Lucy s’est vu présenter des excuses ainsi qu’un numéro de dossier. On l’a également informée de l’ouverture d’une enquête pour établir les circonstances précises des faits. Alors que la compagnie Vueling n’a pas encore semblé délivrer de réaction officielle suite à l’incident, Amarantha envisage quant à elle de porter plainte pour discrimination, semblent déplorer qu’“en 2017 […] il y a encore de gros soucis d’accessibilité”.