CNIL : les signalements de contenus terroristes et pédopornographiques explosent
Les demandes de retrait pour ce type de contenu ont explosé en 2017 sur le web français.
Le web est tellement vaste qu’on se demande toujours comment il est possible de détecter efficacement le contenu prohibé sur internet. Les organismes de régulation doivent en effet abattre un travail considérable pour faire disparaître des sites souvent bien cachés dans les méandres de la toile.
Le dernier rapport d’activité de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), qui doit notamment contrôler les signalements de la police en matière de contenus en ligne à caractère terroriste ou pédopornographique, indique que l’année 2017 a battu des records en la matière.
Le contenu terroriste explose
C’est sur le site internet de la CNIL que ce rapport a été publié. Alors que l’organisme a recensé 2 561 demandes de retraits de contenus à caractère terroriste ou pédopornographique en 2016, le chiffre est passé à 35 110 demandes en 2017.
Toujours selon ce même rapport, 93 % de ces demandes concernent des contenus à caractère terroriste. Si les signalements augmentent fortement, cela ne se traduit pas forcément dans le nombre de fermetures de sites. Ces dernières ont en effet chuté de 13 % passant de 874 lors de l’exercice précédent à 763 en 2017. 89 % de ces fermetures concernent des sites à caractère pédopornographique.
4 recommandations de la personnalité qualifiée @CNIL à @Place_Beauvau qui, non suivies d’effet, conduisent la personnalité qualifiée à saisir la juridiction administrative pour la 1ère fois. Toutes concernent des publications liées aux incendies de véhicules de police/gendarmerie pic.twitter.com/ueDgk26ifK
— CNIL (@CNIL) May 30, 2018
Hausse des moyens
Si la situation peut paraître inquiétante à l’évocation de ces chiffres, les spécialistes de la CNIL évoquent plusieurs explications à ce phénomène. Ainsi, le nombre d’enquêteurs l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) du ministère de l’Intérieur en charge des signalements a augmenté.
Aussi, ils peuvent désormais ce qu’on appelle les « sites miroirs » qui sont en fait plusieurs copies d’un même site frauduleux diffusant le même contenu prohibé. Aussi, la CNIL profite de la diffusion de ce rapport pour demander toujours plus de moyens techniques et humains pour lutter contre le contenu terroriste sur internet. L’OCLCTIC ne compte aujourd’hui que 6 agents en charge des demandes de retrait.