Cigarettes : il veut que l’image de son père malade soit retirée des paquets
Après avoir découvert que la photo de son père sur son lit d'hôpital illustrait quantité de paquets de cigarettes, un Belge tente depuis plusieurs mois de faire retirer cette image et que les responsables de sa diffusion lui présentent leurs excuses.
On ne se pose pas forcément la question, probablement sur la conviction que tout s’est passé dans les règles et le respect d’autrui. Avant l’instauration du paquet neutre, une précédente démarche de découragement des fumeurs avait été de plaquer sur les paquets de cigarettes des photos des personnes malades du tabagisme.
Des personnes à qui il a bien fallu demander leur avis quant à figurer sur ces paquets de cigarettes. Pour Serge, Belge domicilié à Liège, la stupeur a été grandeur de découvrir, en juillet dernier, que l’image de son père sur son lit d’hôpital était collée sur de tels étuis.
Père sur un paquet de cigarettes : pas d’autorisation ?
Dans des propos rapportés par LCI, Serge explique les circonstances de cette révélation : “C’est ma mère, elle-même gravement malade, qui m’a prévenu le jour où elle a aperçu la photo. Elle était en pleurs”. Serge ne s’explique pas la diffusion de cette photo, assurant qu’aucun cliché de son père malade n’a été pris par la famille, que cette dernière n’a délivré aucune autorisation allant dans ce sens et que son père lui-même n’a averti personne quant à l’accord qu’il aurait donné pour l’exploitation de son image.
“Je ne désire pas un euro. Juste des excuses”
Pas facile cependant pour ce Belge d’obtenir des explications. Il tente en vain de contacter la Commission européenne à la Santé, laquelle fournit ainsi les photos aux cigarettiers. La RTBF mène l’enquête de son côté et finit par mettre en lumière un document d’information de la direction générale Santé de la Commission européenne.
Un texte stipulant que les photos “ont été prises par des sociétés externes pour 600 000 euros” et que “la Commission détient les droits d’auteur et toutes les personnes représentées ont donné leur consentement”. Le document dit de même que “la Commission connaît l’identité de toutes les personnes apparaissant sur les photos, mais, dans un souci de protection de leurs droits, elle ne peut en dire plus”. Aujourd’hui, Serge s’efforce, avec l’aide d’un avocat, de trouver le nom de ces sociétés externes pour obtenir gain de cause : “Je ne désire pas un euro. Juste des excuses pour l’honneur de mon père. Et que l’on retire la photo des paquets, bien sûr.”