Chevènement pressenti pour la fondation de l’islam et déjà prolixe
Pressenti pour prendre la tête de la future fondation de l’islam de France, Jean-Pierre Chevènement exprime ses idées et sa vision concernant l’islam en France.
Depuis plusieurs semaines, Jean-Pierre Chevènement est pressenti par l’exécutif pour diriger la future fondation de l’islam de France. Pas encore nommé, l’ancien ministre semble prêt à accepter la mission et a beaucoup à dire sur le sujet.
La vision de Jean Pierre Chevènement
Ancien ministre sous François Mitterrand puis dans le gouvernement Jospin, Jean-Pierre Chevènement se voit pressenti pour diriger la future fondation de l’islam de France. Cela fait quelques temps que le bruit court suite à une fuite du président François Hollande début août. Le politicien de 77 ans s’est montré enthousiaste concernant cette nomination. Dans une interview accordée au « Parisien » ce lundi, il a déclaré “Cette mission est tellement d’intérêt public qu’aucun responsable ne peut s’y dérober. Je ne m’y déroberai donc pas sauf si ma nomination devait entraîner des problèmes insolubles qui me forceraient à me retirer“. Il a par ailleurs posé deux conditions à sa candidature. D’une part, que les financements étrangers soient interdits pour assurer la plus grande transparence, d’autre part, qu’il puisse conserver sa liberté d’expression en tant qu’homme politique.
Connu comme un fervent défenseur de l’identité française et surtout non musulman, Jean-Pierre Chevènement n’apparaît pas forcément favori auprès de tous. Le principal intéressé se défend quant à son rôle et à la mission de la fondation : “Le futur président de la Fondation ne sera pas chargé de promouvoir l’islam. Je n’y ai aucun titre, je ne suis pas musulman, je suis un républicain laïc. La laïcité n’est pas tournée contre la religion, elle libère la spiritualité de toute emprise de l’Etat. Je n’entends nullement m’immiscer dans la sphère du religieux” affirme-t-il.
La mission de la Fondation de l’islam de France
Créée en 2005 par le gouvernement Villepin, la Fondation pour l’islam de France est un projet en échec depuis 10 ans mais qui doit être réactivé à l’automne. Elle a pour mission principale de récolter des fonds pour financer des recherches sur l’islam (thèses ou chaires), la construction de mosquées et la formation des imams. En ces temps de polémiques sur le burkini où une partie de la population considère l’islam comme une menace confondant religion et terrorisme, la tâche est loin de s’avérer facile.
En vertu de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’idée serait d’accoler à la fondation une association cultuelle qui serait chargée de financer la construction de mosquées et de salles de prière. En effet, une fondation créée par le gouvernement ne peut pas intervenir sur ce point.