Chartres : le maire refuse 2000 emplois pour préserver l’équilibre sociologique de sa ville
Un concurrent d’Amazon voulait implanter l’un de ses entrepôts de logistique à Chartres, mais le maire craint une augmentation des emplois précaires néfaste au tissu économique local.
Beaucoup d’élus auraient sauté sur l’occasion pour améliorer leur bilan, mais pour Jean-Pierre Gorges, maire sans étiquette de Chartres, pas question de céder aux sirènes de l’emploi.
L’élu vient en effet de refuser l’ouverture d’une plateforme logistique qui lui promettait 2000 emplois « clés en main » sous prétexte de préserver la mixité sociale de l’agglomération.
2000 emplois non désirés
Le maire de Chartes est notamment revenu sur sa décision auprès de nos confrères d’Europe 1. Jean-Pierre George a annoncé son choix lors d’une réunion d’information locale en révélant qu’un concurrent d’Amazon lui avait proposé l’implantation d’un entrepôt dans une Zone d’activité de la ville promettant la création de 2000 emplois.
Une belle promesse, mais pour l’élu un cadeau empoisonné de par la nature des emplois proposés. Pour lui, l’arrivée simultanée de 2000 salariés faiblement qualifiés dans des postes aux horaires décalés pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’économie et l’environnement sociologique de la ville à plus ou moins long terme.
L’exemple de Dreux
Pour l’élu, la grande majorité des postes proposées par cette plateforme logistique est menacée par la poussée de l’automatisation. Une grosse partie des salariés pourraient alors se retrouver sur le carreau dans les années à venir et venir gonfler les rangs des chômeurs de la ville.
Aussi, le maire évoque les difficultés en matière de logement, précisant que Chartres est déjà en surcapacité de logements sociaux. Pour appuyer son argumentaire, Jean-Pierre George prend l’exemple de la ville voisine de Dreux, où de grandes entreprises se sont implantées dans des conditions similaires par le passé avant de provoquer une crise de l’emploi dans la ville suite à leurs fermetures. Le maire évoque aussi les nombreux poids lourds qui viendront s’ajouter au trafic routier.
Persuadé que sa décision ne fera pas grincer des dents auprès de ses administrés, l’édile a précisé qu’il était confiant quant à sa candidature à un quatrième mandat en 2020.