Ces plongeurs indonésiens prouvent que l’Homme peut génétiquement s’adapter aux eaux profondes
Une scientifique américaine s'est demandé si une modification génétique pouvait expliquer leur capacité à rester sous l'eau beaucoup plus longtemps que les autres êtres humains.
Les Bajau, indigènes d’Indonésie, peuvent plonger à 70 mètres de profondeur, munis uniquement de poids et une paire de lunettes en bois. Et y respirer sans remonter à la surface pendant de longues minutes, une durée équivalente à l’endurance des loutres de mer.
Melissa Ilardo, scientifique américaine, à chercher à savoir si une prédisposition génétique leur permet cette résistance en eaux profondes.
Une rate très développée
Pour y parvenir, elle a passé plusieurs mois en Indonésie auprès des Bajau, et d’un autre peuple qui ne plonge pas, les Saluan. Les échographies comparatives ont démontré que les premiers, surnommés les “nomades des mers”, ont une rate de moitié plus grosse, qu’ils pêchent ou non d’ailleurs.
Cet organe joue un grand rôle, libérant plus d’oxygène dans le sang quand par exemple nous retenons notre souffle.
Le gène PDE10A
Et c’est là qu’entre en jeu l’analyse génétique, puisque les chercheurs ont observé 25 sites génomiques comportant de grosses différences. Parmi celles-ci, l’une concerne le gène PDE10A, supposé capital dans la taille de la rate des Bajau.
Les auteurs de l’étude parue dans la revue Cell précisent que chez les souris, ce gène “est connu pour réguler l’hormone thyroïdienne qui contrôle la taille de la rate, ce qui soutient l’idée que les Bajau ont peut-être évolué pour que leur rate dispose de la taille nécessaire pour accompagner leurs longues et fréquentes plongées”.