Cerveau : l’identification hésitante des orteils possiblement expliquée
Le cerveau n'est pas toujours de bon conseil lorsqu'il s'agit d'identifier un orteil à l'aveugle. Une étude s'est penchée sur le sujet et tente d'expliquer le pourquoi du comment.
Des scientifiques de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) ont conduit une étude portant sur l’identification à l’aveugle d’orteils par le cerveau. Les résultats de cette enquête, parus il y a un peu plus d’une semaine dans la revue Perception, nous expliquent pourquoi le cerveau peine à reconnaître correctement certains orteils.
Pour cette étude, les chercheurs avaient demandé à vingt sujets, treize hommes et sept femmes, de deviner sur quels orteils les chercheurs “tests” allaient exercer une pression. Le site Canoë, qui rapporte l’information, précise que lors du test, les participants étaient censés avoir les yeux fermés.
Identification d’orteils par le cerveau : une précision presque aléatoire
La première observation relevée est que la majorité des sujets se sont trompés quant à la désignation des orteils touchés. Si les participants ont quasiment tous visé juste pour les gros et petit orteils (94%), ils ont toutefois été moins nombreux à identifier une pression sur le quatrième orteil (79%), et bien moindres pour le troisième (60%) et le second (57%). En désignant ainsi le troisième orteil quand le second était sollicité, et le quatrième quand la pression était exercée sur le troisième orteil.
L’hypothèse de deux découpages différents
Pour le docteur Nela Cicmil, officiant au département de physiologie, d’anatomie et de génétique de l’université d’Oxford, “le problème principal était de faire la distinction entre le deuxième et le troisième doigt de pied”. Et si les responsables de l’étude émettent l’hypothèse de l’agnosie pour expliquer un fort taux d’erreurs, le docteur Cicmil pense qu’elle ne s’applique pas ici : “Nous savions que certaines maladies pouvaient provoquer l’agnosie, mais ici, les personnes testées sont en bonne santé.” En estimant en revanche que le cerveau perçoit bien cinq blocs distincts, sans toutefois considérer le même découpage que celui observé par les sens de la vue et du toucher. À noter qu’une expérience semblable réalisée avec les doigts de la main a quant à elle affiché un taux d’erreur de seulement 1%.