Ce que prévoit le budget Sécu 2026 adopté à l’Assemblée : retraites, congé de naissance et plus

Image d'illustration. Détail des documents budgétairesADN
L’Assemblée nationale a adopté le projet de budget 2026 de la Sécurité sociale, qui intègre notamment des mesures sur la réforme des retraites et l’instauration d’un nouveau congé de naissance, au cœur des débats politiques actuels.
Tl;dr
- Suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028.
- Création d’un congé de naissance en 2026.
- Nouvelles taxes sur capital et complémentaires santé.
Des arbitrages budgétaires sous tension à l’Assemblée
Ce mardi 9 décembre 2025, un soulagement semblait transparaître chez Sébastien Lecornu. Les députés ont fini par adopter le projet de budget de la Sécurité sociale, même si le texte n’a désormais plus tout à fait la même physionomie qu’à son entrée à l’Assemblée.
Un passage obligé au Sénat s’annonce, suivi sans doute d’un ultime retour dans l’hémicycle pour une adoption définitive.
Suspension partielle de la réforme des retraites
Au cœur du texte figure une suspension remarquée de la réforme des retraites. Le report de l’âge légal à 64 ans se trouve gelé jusqu’en janvier 2028. Ainsi, pour les assurés nés en 1964, le départ se ferait finalement à 62 ans et neuf mois, au lieu de 63 ans, et avec seulement 170 trimestres cotisés – un trimestre de moins qu’initialement prévu.
Cette pause temporaire ne remet cependant pas en cause la reprise du calendrier, mais décale son application. Par ailleurs, quelques avancées apparaissent pour mieux valoriser les carrières des femmes ayant eu des enfants lors du calcul de leur pension.
Nouvelles mesures sociales et fiscales
Le texte entérine également une mesure attendue : l’instauration d’un nouveau congé de naissance dès le 1er janvier 2026. Ce dispositif viendra compléter les actuels congés maternité et paternité, offrant deux mois supplémentaires à chaque parent — rémunérés à hauteur de 70 % du salaire net le premier mois, puis à 60 % le second. La précision sur les montants reste suspendue à un futur décret ; toutefois, il est déjà acquis que ce nouveau congé n’effacera pas le congé parental existant.
Côté fiscalité, après d’âpres discussions entre groupes politiques, la hausse initiale envisagée sur la contribution sociale généralisée (CSG) sur le capital a été restreinte : exit les plans d’épargne logement (PEL), assurances vie ou revenus locatifs du périmètre concerné. Ce compromis limite la recette attendue à environ 1,5 milliard d’euros — moitié moins que ce qui avait été envisagé par la gauche.
Voici quelques mesures emblématiques adoptées par les députés :
- Surtaxe exceptionnelle sur les complémentaires santé, rapportant un milliard d’euros.
- Déduction élargie des cotisations patronales sur les heures supplémentaires, désormais valable dans les entreprises de plus de 250 salariés.
- Limitation stricte des arrêts maladie: première prescription limitée à un mois ; renouvellements plafonnés à deux mois chacun.
Lignes rouges et inquiétudes persistantes
L’adoption du budget ne dissipe pas toutes les tensions : plusieurs députés, notamment issus de la gauche, redoutent que la surtaxe sur les complémentaires santé ne soit répercutée sur les assurés.
Et si certaines économies ont été sacrifiées lors des débats parlementaires, l’équilibre financier demeure fragile. Reste maintenant au Sénat à s’emparer du dossier… avant une adoption finale qui ne s’annonce pas exempte de nouveaux rebondissements.