Ce paraplégique marche 4 mètres grâce à des électrodes
C'est une prouesse qui semble miraculeuse, mais qui doit tout à la science : un paraplégique, 5 ans après un accident qui a broyé sa moelle épinière, a réussi à marcher grâce à une interface externe cerveau-jambes.
Adam Fritz, un homme de 26 ans qui est paraplégique depuis 5 ans, a fait quelques pas hésitants mercredi 23 septembre. La prouesse a eu lieu à Irvine, dans l’Etat de Californie, et voilà un nouveau pas franchi par la science. C’est grâce à un ordinateur et des signaux du cerveau redirigés en direction d’électrodes placés sur ses genoux que les images que vous pouvez voir un plus loin dans l’article ont été rendues possibles.
Un cerveau, des jambes : et au milieu, un ordinateur
Non, cet homme ne court pas, pas plus qu’il ne parcourt ces quelque 3,66 mètres sans être aidé d’un harnais de sécurité et de béquilles. Mais ces images sont néanmoins saisissantes. Car après un accident qui a foudroyé sa moelle épinière, il avait tout simplement perdu l’usage de ses jambes. Dès lors, comment donner l’ordre à des jambes privées d' »outil » pour le transmettre, de bouger à nouveau ?
Ici, il s’agit grosso modo de la technique du court-circuit qui est appliquée : sans moelle épinière, un substitut doit être mis en place. Ce rôle est dévolu à un système électro-encéphalographique qui véhicule les signaux cervicaux à des électrodes qui se trouvent sur les genoux.
Après 5 mois d’entraînement, il remarche sur 4 mètres
Pour parvenir à ce résultat stupéfiant, notre homme a dû se soumettre à un entrainement de près de 5 mois. Il devait par exemple s’exercer mentalement à diriger un avatar dans un environnement virtuel, sur un écran. Puis, plusieurs jours après, les jambes au-dessus du vide.
Le Docteur An Do de l’Université de Californie à Irvine, a déclaré au quotidien britannique The Guardian, et Slate s’en fait l’écho : « Nous avons montré que nous pouvons restaurer une marche intuitive, contrôlée cérébralement, même après une lésion complète de la moelle épinière. Ce système non invasif pour stimuler les muscles de la jambe est […] en avance par rapport aux autres systèmes de contrôles cérébraux qui utilisent la réalité virtuelle ou un exosquelette robotisé ». Désormais, l’équipe va continuer ses tests, surtout sur un plus grand nombre de personnes handicapées. Et bien sûr, si ces derniers s’avèrent concluants, ils vont sans doute tout faire pour rendre la technologie plus miniature, moins invasive. A terme, pourquoi ne pas imaginer une puce électronique directement implantée dans le cerveau ?