Cannabis : l’intoxication des jeunes enfants en forte hausse
En 2014, le nombre d’hospitalisations liées à l’ingestion de cannabis chez les enfants de moins de 10 ans a grimpé en flèche pour atteindre 247. L'Agence du médicament ne cache pas son inquiétude.
En 2013, le nombre d’hospitalisations liées à l’ingestion de cannabis chez les enfants de moins de 10 ans avait stoppé sa course à 151 cas. Un an plus tard, ce nombre bondit de plus de 60% et atteint 247. Et ils concernent en majorité des enfants âgés de moins de 2 ans.
Si aucun décès n’est lié à une telle intoxication, l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) s’alarme de ces situations en augmentation.
Cannabis ingéré par les enfants : des troubles graves
L’Agence a ainsi été informée de ces cas par l’Agence régionale de santé de Midi-Pyrénées, mais aussi par le réseau d’addictovigilance, qui fédère les Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance. Ces derniers ont ainsi remonté 120 cas d’enfants hospitalisés au moins 24 heures et qui présentaient des symptômes de “troubles de la conscience, des troubles cardiaques (bradycardie, tachycardie), des troubles ventilatoires (bradypnée, apnée) et des convulsions”. Et si pour 9 de ces cas, le risque de décès a été mesuré, aucun décès ne fut à déplorer.
Dans son bulletin d’octobre (page 7 du document), l’Agence précise que “la gravité de ces intoxications susceptibles d’entraîner un coma, des troubles respiratoires et des convulsions nécessite dans certains cas une hospitalisation en réanimation ou en soins continus”.
Ne pas faciliter l’accès de la drogue aux enfants
Et la tendance n’est pas limitée à la France, puisque l’Ansm rapporte des hausses similaires dans des pays comme le Maroc, les Etats-Unis, l’Espagne ou l’Italie. Elle serait due à une augmentation globale de la consommation certes, mais aussi de la teneur en THC, la substance active de la plante.
Et si l’Agence du médicament tient à demander aux médecins une plus grande vigilance en cas de suspicion d’ingestion de cannabis, elle tire aussi l’oreille des parents consommateurs. Pour faire court, elle leur recommande tout simplement de cacher la drogue dans des endroits un peu plus inaccessibles à la vue de leurs marmots.