Cannabis : des intoxications en hausse chez les 8-15 ans

Le dernier Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire en date révèle qu'entre 2009 et 2014, les intoxications au cannabis ont enregistré une progression, notamment visible chez les 8-15 ans.

Le cannabis, lorsque consommé dans certaines quantités et dans des conditions discutables, est à même de provoquer des intoxications. C’est là un sujet abordé dans le dernier Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) en date : les “admissions aux urgences liées au cannabis chez l’adulte et l’enfant en région PACA”.

Pourquoi la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) ? C’est, comme nous le rapportent nos confrères de Pourquoi Docteur ?, parce que cette zone fait partie de celles où avaient précédemment été enregistrées des hausses au niveau des hospitalisations pour intoxication au cannabis (IC).

Intoxications au cannabis : 1.182 entre 2009 et 2014

Et ce BEC de révéler qu’entre 2009 et 2014, soit en l’espace de six ans, les urgences ont vu passer 1.182 de cas d’IC, ce qui correspond à 4,1 passages sur un total de 10.000. Les patients concernés ont 24 ans en moyenne, même si la majorité des cas s’observe chez les 15-18 ans.

Les signataires de ces travaux ont toutefois été possiblement plus interpellés par le constat effectué sur une autre tranche d’âge : “Dans notre étude, l’augmentation est la plus marquée chez les 8-15 ans et avant 8 ans”. Et de préciser qu’avant 8 ans, “les admissions pour IC sont le fait d’une ingestion accidentelle”. 4% des IC ont trait à des enfants de moins de 8 ans, et 81% d’entre eux d’être même âgés de moins de 2 ans.

Une “gravité potentielle” chez le nourrisson

Les auteurs ajoutent sur ce point que “sur les 49 enfants de moins de 8 ans intoxiqués, deux avaient moins de 2 ans et ont été admis en réanimation”. Chez le nourrisson, l’IC présente une “gravité potentielle”, alors que les enfants de cette catégorie d’âge sont plus bien hospitalisés que les autres (+75%).

L’étude révèlerait donc une nécessité de sensibiliser la jeune opinion ainsi que les parents. Les pédiatres et les urgentistes sont également appelés à être mieux formés, et ce “afin d’optimiser le repérage de ces intoxications, dont la présentation trompeuse donne souvent lieu à des explorations invasives (ponctions lombaires) ou irradiantes (scanner cérébral) évitables. L’utilisation de bandelettes de dépistage du cannabis devrait également être discutée”.