Cannabis : De plus en plus de trentenaires et quarantenaires parmi les consommateurs
Le Baromètre santé 2017 de Santé publique France pointe globalement une stabilisation du nombre de consommateurs en France.
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a mené une étude avec Santé publique France sur plus de 20.000 personnes âgées de 18 à 64 ans.
Il en ressort que “le cannabis demeure la première substance illicite diffusée dans la population”, près d’un Français sur deux (44,8%) l’ayant expérimenté.
Hausse significative parmi les 35-44 ans…
D’un côté, les 18-25 ans constituent toujours une grande part des fumeurs, plus d’un jeune sur quatre (26,9 %) déclarant l’avoir expérimenté.
Mais comme l’explique le responsable du pôle Enquêtes et analyses statistiques de l’OFDT Stanislas Spilka, “Nous avions observé une diffusion du cannabis chez les adolescents de la fin des années 1990 et du début des années 2000 avec des premières études. Cette génération a vieilli. Une grosse partie d’entre eux a arrêté d’en consommer au-delà de 25 ans, mais pas tous”.
Concrètement, si en 1992 les 35-44 ans représentaient 1% des fumeurs, l’an passé 9% des personnes concernées par cette tranche avaient expérimenté le cannabis dans les douze derniers mois. En ce qui concerne la consommation régulière, le taux est passé de 1,4% à 2%.
“Une banalisation du cannabis”
M. Spilka indique encore qu’“Il y a une forme de banalisation du cannabis dans les générations d’adultes. La représentation du produit a changé”. Tout en s’interrogeant sur des usages qui restent en partie méconnus : “Dans cette population plus âgée, le cannabis est-il surtout consommé dans des moments festifs, dans des dîners en ville, seul le soir à la maison ?”.
Ce que l’on sait en revanche, c’est que l’écart entre fumeurs-demandeurs d’emploi et fumeurs-actifs a tendance à diminuer. Le nombre d’actifs ayant tiré sur un joint au cours des douze mois précédents est passé de 6,7% à près de 10% entre 2010 et 2017, alors que le nombre de chômeurs dans le même cas stagne.