Cancer : le jeûne pourrait avoir des effets négatifs plutôt que thérapeutiques
Alors que certains patients du cancer se voient convaincre des effets thérapeutiques du jeûne, il convient de rappeler que ceux-ci n'ont pas été prouvés et que cette pratique pourrait même avoir de dangereuses conséquences.
À l’été dernier, nous avions rapporté les propos du chirurgien Skyler Johnson quant à une question qui lui avait été posée par l’une de ses patientes atteinte d’un cancer. Celui-ci lui avait ainsi demandé ce qu’il pensait du jeûne.
Voici quelle avait été la réponse du professeur : “Je lui ai répondu que je pensais la revoir dans six à douze mois avec 15 kg de moins, des métastases ganglionnaires, voire à distance [NDLR : du cancer], et une tumeur ayant doublé ou triplé de volume. Je ne lui ai pas dit ça pour lui faire peur mais parce que c’est arrivé à une autre patiente jeune.”
Plus de 220 études récemment analysées sur les effets du jeûne
Le 6 janvier dernier, la chaîne Arte a rediffusé le documentaire de Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman s’interrogeant sur le caractère thérapeutique attribué au jeûne. Le film datant de 2011 et ayant donc désormais sept ans d’âge, nos confrères de Slate.fr ont souhaité en profiter pour mettre en lumière une plus récente enquête sur le sujet.
Un groupe de chercheurs spécialisés dans l’alimentation et le cancer et appartenant au réseau NACRe (réseau National Alimentation Cancer Recherche) s’est intéressé de près à plus de 220 études réalisées très majoritairement sur des animaux de laboratoire.
Une perte de poids et de masse musculaire
C’est en novembre dernier que les résultats de cette analyse de masse ont été rendus publics. Il est apparu que le jeûne n’a pas d’effet positif sur l’évolution du cancer et qu’il peut au contraire affaiblir le patient en réduisant son poids et sa masse musculaire.
Il convient néanmoins de souligner que les essais cliniques conduits sur des être humains incluent généralement moins de vingt volontaires, pour des observations amenées donc à être peu représentatives à grande échelle.
Quand bien même un patient cancéreux souhaite se mettre au jeûne, il est recommandé qu’il en parle à son médecin traitant et son oncologue référent pour permettre notamment d’établir une surveillance diététique et nutritionnelle.
- Un risque accru de nouveaux cancers pour les survivantes du cancer du sein, révèle une étude
- L’UFC-Que choisir alerte sur les crèmes solaires indice 50 : “Un tiers des produits n’assure pas le niveau de protection affiché !”
- Espoir autour d’un vaccin personnalisé contre la récidive de certains cancers