Cancer du sein : vers des traitements plus légers, mieux ciblés
500.000 femmes meurent chaque année d'un cancer du sein. Dépisté tôt, il est guéri 9 fois sur 10. Reste à adapter les traitements, qui peuvent s'avérer soit trop lourds, soit carrément inutiles dans certains cas. Et c'est en cours.
Le Dr Justin Stebbing, cancérologue à l’Imperial College de Londres, a récemment déclaré : « Ces dernières décennies, nous avons enregistré des changements majeurs dans le traitement du cancer du sein. Nous savons désormais qu’il n’y a pas un seul type de cancer du sein et qu’il existe de très légères différences moléculaires (…) que nous utilisons dans le cadre de traitements spécifiques et personnalisés ».
Cette affirmation montre le chemin parcouru dans le traitement du cancer du sein, et celui qui reste encore à parcourir.
Cancer du sein : une prise en charge « à la carte »
Un exemple de la longue route prise par la lutte contre ce cancer : dans la décennie 1980, l’ablation totale du sein était une norme « acceptée » à laquelle il était beaucoup recouru. Désormais, elle ne touche que 28% des femmes qui en sont atteintes, et la lumpectomie c’est-à-dire l’ablation de la tumeur) est préférée.
Même chose pour la radiothérapie. A l’heure actuelle, elle peut ne se réduire qu’à une irradiation pendant l’intervention chirurgicale contre nombre de séances auparavant.
La chimiothérapie, c’est pas automatique
Et il en va de même pour la « chimio », si crainte par les femmes pour ses effets secondaires. Ces derniers, au fil des années, se sont faits moins invasifs et fréquents, quand elle n’est pas tout simplement abandonnée par les médecins. Roman Rouzier, qui travaille à l’Institut Curie, précise à l’Afp : « Chez certaines patientes à faible risque, nous savons qu’elle ne sert à rien, chez d’autres qu’elle est indispensable mais il reste une zone grise, avec des femmes pour lesquelles nous ne connaissons pas le bénéfice ».
Dans le monde, si le taux de survie à 5 ans atteint 80% dans nombre de pays dits « occidentaux », les pays pauvres paient un plus lourd tribut avec 40% de survie au même horizon (chiffres OMS). Voilà pourquoi le dépistage, qui fait l’objet également de nombreuses recherches, est si important.