Cancer du bitume : Eurovia a manqué à ses obligations de sécurité
Le cancer du bitume fait référence à une maladie développée par un ouvrier employé par une société de travaux publics. En 2008, il meurt des suites d’un cancer de la peau. Aujourd’hui, une relation a été faite entre le cancer et l’activité.
Le cancer du bitume entraîne la condamnation de la société Eurovia (groupe Vinci). Cette dernière reconnue coupable d’une « faute inexcusable » doit verser 200 000 euros de dommages et intérêts à la famille. À la fin de l’audience, l’émotion était à son comble puisque les deux fils de José Francisco Serrano Andrade et sa femme ont pleuré de joie. L’avocat de l’ouvrier décédé est sorti en indiquant « On a gagné ». C’est la première fois en France qu’un lien de causalité est établi entre le cancer et l’activité de cet ouvrier. Me Jean Jacques Rinck, l’avocat de la famille a donc déclaré que « cet arrêt est à marquer d’une pierre blanche, car il établit sans contestation possible qu’il existait un lien de causalité entre le cancer de la peau de M Andrade et son activité professionnelle ».
Une première en France
L’audience d’aujourd’hui a donc confirmé la décision de mai 2010. L’ouvrier âgé de 56 ans a donc respiré les fumées toxiques du bitume, ce qui a entraîné un cancer. Mais en 2011, la cour avait demandé une seconde expertise qui confirmait une nouvelle fois la première en indiquant « le caractère professionnel de la maladie ». À la sortie du tribunal, la veuve de cet ouvrier d’origine portugaise était très émue « Mon mari, s’il me voit, il est fier de moi ». Selon la justice, la société n’a pas respecté les obligations de sécurité. Ainsi, l’employeur « avait, ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié et n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver ».
Le 21 septembre dernier, la société Eurovia avait déclaré qu’il n’y avait aucun lien entre l’activité et le cancer. Mais son avocat n’était absolument pas d’accord, la maladie est due aux fumées toxiques. L’affaire ne devrait pas en rester à ce stade, l’avocat de la défense, Me Franck Dremaux explique à l’AFP que c’est « la première fois en France qu’un tel risque est pointé à titre professionnel et constitutif d’une faute inexcusable ». Selon lui cette décision « mérite une étude attentive en vue d’un éventuel pourvoi en cassation ».