Cancer : des cellules deviennent cannibales pour contrer la chimiothérapie
Une équipe internationale de chercheurs avance que des cellules tumorales se mangeraient entre elles pour résister à la chimiothérapie.
Des chercheurs américains de Tulane University School of Medicine (Nouvelle-Orléans) et de l’institut de recherche sur le cancer de Londres affirment que “Certaines cellules cancéreuses survivent à la chimiothérapie en mangeant leurs cellules voisines, également tumorales. Cet acte de cannibalisme fournit aux cellules l’énergie nécessaire pour rester en vie et déclencher une rechute après la fin du traitement”.
Le Pr Crystal A. Tonnessen-Murray, principal auteur de l’étude, précise le scénario de ce film d’horreur à l’échelle microscopique : “on a pu observer dans le cas de cancer du sein, en laboratoire et chez la souris, que les cellules tumorales engloutissent leurs voisines pour rester en vie”. Les cancers des poumons et des os sont aussi concernés par ces observations.
Mieux comprendre le phénomène de récidive
L’équipe indique que les cellules qui ont stoppé leur prolifération (ainsi qualifiées de sénescentes) “engloutissent à une fréquence remarquable les cellules voisines, qu’elles soient sénescentes ou non. Les cellules englouties sont traitées par le lysosome – un organite cellulaire qui contient des enzymes destinées à la dégradation de molécules intracellulaires, ndlr. – et décomposées, tandis que celles qui ont englouti les autres obtiennent un avantage de survie”, rapporte PourquoiDocteur?.
Cette découverte est d’importance, car “Comprendre les propriétés des cellules tumorales qui permettent la survie après la chimiothérapie est primordial”, indiquent les chercheurs. En 2017, une étude avait conclu que près d’une femmes sur quatre atteinte de la forme la plus fréquente du cancer du sein avait entre 42 et 55% de risque de récidive dans les 20 années suivantes.