Cancer de la prostate : une survie pas forcément liée à la chirurgie ?
Selon une étude récemment parue, traiter le cancer de la prostate par la radiothérapie et l'ablation de l'organe ne donne pas forcément de meilleurs résultats quant à la survie des patients.
La chirurgie n’apparaît pas toujours comme la réponse à apporter à une lourde maladie. Dans le cas par exemple d’un cancer de la prostate, le patient n’y gagnerait ainsi pas vraiment en se soumettant à une ablation de son organe génital de même qu’à une radiothérapie.
C’est la principale observation d’une étude en deux parties, la première du genre, publiée il y a quelques jours dans The New England Journal of Medicine. Pendant dix ans, les chercheurs ont suivi pas moins de 82.429 hommes âgés de 50 à 69 ans. Par le recours à un dosage du PSA, consistant à mesurer une protéine significative de l’activité de la prostate, 1.640 cas de tumeurs ont été diagnostiqués chez ces volontaires.
Une survie à 99% chez les patients du cancer de la prostate
Ces hommes ont été placés dans trois groupes n’affichant pas de caractéristiques particulières. Le premier a subi une ablation de la prostate, le second une radiothérapie quand le troisième a été soumis à un suivi plus fréquent de l’évolution de la tumeur.
Et il s’est avéré que 99% des participants de l’étude étaient toujours en vie dix ans plus tard, avec un taux de réussite quasi-équivalent entre les trois groupes. Cités par Pourquoi Docteur ?, les chercheurs indiquent qu’il s’agit d’« une conclusion d’autant plus appréciable que la qualité de vie, y compris les symptômes de dépression et d’anxiété, est également bonne chez la majorité des participants ».
Les effets secondaires découlant de la chirurgie
Des résultats qui viennent également placer le suivi actif en position de force face à la chirurgie, dont les effets secondaires sur le long terme ne sont pas anodins. Par exemple, les troubles urinaires et sexuels apparaissent deux fois plus souvent suite à une ablation de la prostate qu’à une radiothérapie. Les troubles intestinaux sont quant à eux favorisés par le traitement par rayons.
Pour l’un des signataires de l’étude, le professeur Jenny Donovan, « chaque traitement a un impact et des effets différents, et nous devons effectuer un suivi plus long pour observer leur équilibre sur les 10 années à venir ».