Canada : Un narval égaré a été adopté par des bélugas
Le groupe de bélugas a pris sous son aile, ou plutôt sa nageoire, un narval qui se trouvait très loin loin des eaux dans lesquelles il a l'habitude de nager.
C’est l’ONG québécoise GREMM, dédiée à la recherche scientifique sur les baleines du Saint-Laurent et à l’éducation pour la conservation du milieu marin, qui a observé cette insolite adoption.
En effet, un groupe de bélugas du fleuve Saint-Laurent a adopté un narval solitaire, perdu à des milliers de kilomètres de son habitat naturel, l’océan Arctique.
« Ils le traitent comme s’il était l’un des leurs »
C’est pendant l’été que l’improbable ballet a été filmé, le narval étant reconnaissable par ses taches grises et sa défense. Robert Michaud, biologiste à la tête de l’ONG, a précisé à l’AFP : « Il a trouvé des copains et ils le traitent comme s’il était l’un des leurs ».
Si le cétacé perdu avait déjà été observé il y a deux ans, puis l’année dernière, c’est grâce à un drone que le groupe a pu être filmé pour la première fois.
Une survie liée au contact avec les autres
Robert Michaud ajoute que les deux espèces ont cela en commun de nager à la surface en se frottant les uns aux autres et en exhibant leurs organes génitaux.
Quand elles sont perdues, les jeunes baleines se retrouvant seules peuvent, en tant que mammifère très social, chercher à se lier d’amitié à tout prix, et même avec des bouées ou des bateaux, au péril de leur vie.
Le narval du Saint-Laurent a été « chanceux » d’être recueilli car les bélugas « se retrouvent souvent dans des situations difficiles » quand ils sont en présence de cette espèce, indique encore le biologiste.
Quand ils atteignent 5 ou 6 ans, les bélugas mâles socialisent et apprennent entre eux, tissant des liens qui les mèneront à l’âge adulte, à l’inverse des narvals.
Et ensuite ? Robert Michaud l’évoque : « Les narvals et les bélugas vivent jusqu’à 60 ans. Ce sera donc une longue histoire à suivre. Restez à l’écoute ».