Campagne publicitaire pour le vin : la HAS proteste
La Haute Autorité de Santé s'insurge contre la campagne de publicité d'une association viticole, laquelle s'appuie selon elle sur ses propres recommandations pour inciter à la consommation de vin.
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de faire entendre sa voix réprobatrice quant à une campagne publicitaire pour le vin conduite par l’association viticole Vin et Société. Dans cette campagne, se voulant informative auprès du grand public à l’échelle nationale, Vin et Société rapporte des recommandations de la HAS émises en 2014.
Des recommandations limitant à deux le nombre de verres de vin quotidiens pour les femmes et à trois pour les hommes. Il est également conseillé de ne boire qu’un maximum de quatre verres en une seule occasion, et d’éviter une consommation journalière systématique. La HAS n’apprécie cependant que très peu de voir ces données être reprises dans un tel cadre.
HAS : la campagne publicitaire de Vin et Société qui ne passe pas
Dans des propos relatés par nos confrères de Francetv info, l’autorité dénonce le détournement d’“un outil médical de lutte contre les dangers de l’alcool”. Et si la HAS rappelle avoir bien “publié en 2014 un outil de repérage des consommations à risque pour l’alcool […]” à destination des professionnels de santé, “les seuils mentionnés sont ceux qui nécessitent de déclencher une intervention médicale”. En ajoutant qu’“il ne s’agit en aucune façon de dire qu’en dessous de ces seuils, la consommation serait normale, recommandée ou exempte de risque.”
Des “repères” plus valables pour le président du PNNS
Pour la Haute Autorité de Santé, la campagne publicitaire de Vin et Société fait de ces seuils des “repères” dans le cadre d’une consommation “acceptable” d’alcool. Alors que les seuils mentionnés sont “des seuils d’alerte, au-dessus desquels les risques sont avérés : dommages physiques (complications hépatiques, cardio-vasculaires et neuropsychiatriques, cancers), psychiques ou sociaux”. À noter que le professeur Serge Hercberg, président du Plan national nutrition santé (PNNS) va un peu plus loin. Celui-ci désigne ainsi les “repères” utilisés dans la campagne d'”obsolètes”, n’étant en effet plus valables depuis le début des années 2000.