Burn-out : une “réalité mal définie”
L'Académie de médecine fait savoir dans un récent rapport que le burn-out ne peut constituer, à l'heure actuelle, "un diagnostic médical" en raison de la "confusion" entourant cet état. Pour elle, il serait "périlleux de légiférer"
Alors qu’en mai dernier, il était attendu que le burn-out soit possiblement reconnu en tant que maladie professionnelle par les députés de l’Assemblée nationale, le mois suivant, le Sénat aura finalement retiré cet état d’épuisement de la liste des maladies professionnelles.
Et le rapport de l’Académie de médecine publié mardi de mettre en lumière un manque apparent de convictions autour du burn-out. Dans ce document partiellement rapporté par La Croix, l’académie estime ainsi que le burn-out ne “peut être actuellement un diagnostic médical” en raison de la “confusion” régnant autour de ce mal, et d’un terme renvoyant “à une réalité mal définie”.
Maladies professionnelles : le burn-out, “une réalité mal définie” pour l’Académie de médecine
L’un des signataires du rapport, le professeur Jean-Pierre Olié officiant à l’hôpital Sainte-Anne (Paris) en qualité de psychiatre, évoque un “concept flou” sans toutefois vouloir nier des faits observés : “Cela ne veut pas dire que la réalité de ce qui est désigné sous ce terme n’existe pas. Régulièrement, je vois des patients avec des symptômes généralement associés au burn-out : une très grande fatigue, un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation avec une insensibilité aux autres et un sentiment de non-accomplissement dans son travail”.
Pour rappel, le terme burn-out désigne un épuisement professionnel. Selon l’OMS, il se caractérise par “un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail”.
Benoît Hamon revient à la charge
Coïncidence ? C’est en ce mercredi 17 février 2016 que le député PS Benoît Hamon est censé présenter une proposition de loi appelant à définir le burn-out tel une maladie professionnelle. Ce n’est d’ailleurs pas là sa première tentative sur ce point, la précédente étant ainsi intervenue dans le cadre de la loi sur le dialogue social validée en juillet 2015.
Sa victoire avait alors été toute relative, comme l’indique l’un de ses proches : “Il avait simplement obtenu une reconnaissance symbolique, avec l’inscription des pathologies psychiques dans le code de la Sécurité sociale. Aujourd’hui, l’objectif est de faire voter un dispositif permettant d’obtenir une vraie reconnaissance de l’origine professionnelle de ces pathologies”.