Bulgarie : des élus fabriquent de faux citoyens européens
Ces hauts dirigeants monnaient la nationalité bulgare à des personnes pas toujours fréquentables, loin de là.
L’Obs se fait l’écho d’un scandale qui ébranle le pouvoir bulgare. Au mois d’octobre dernier, le directeur de l’Agence nationale de renseignement alertait : “La diffusion de fausses pièces d’identité bulgares, les schémas frauduleux d’obtention de la nationalité sont de sérieuses menaces pour la sécurité de la Bulgarie”.
Une menace aussi pour l’Union européenne
Dans son article, l’envoyé spécial de L’Obs rapporte que la corruption au plus haut niveau étatique donne lieu à un “trafic de nationalité, par milliers, voire dizaines de milliers”.
De fait, en devenant Bulgares, tous deviennent automatiquement de faux citoyens européens, libres de circuler. Un danger car certains d’entre eux appartiendraient à des réseaux terroristes.
Un “sentiment d’appartenance” bien flou
Celle qui a dénoncé ce trafic s’appelle Katia Mateva. Cette experte qui fut à la tête de la Direction de la citoyenneté bulgare au ministère de la Justice fait aujourd’hui l’objet d’intimidations et de menaces. Au journaliste français, elle explique que tout part de la déclaration, pour les candidats à la nationalité, d’un “sentiment d’appartenance à la nation bulgare”. Il s’agit du seul élément à déclarer, en plus d’être majeur et de ne pas être entaché d’une condamnation en Bulgarie.
Selon la juriste, “Les naturalisations se font au rythme de 600 à 700 par mois. Cela dure depuis de nombreuses années et cela continue aujourd’hui”. Des hauts-fonctionnaires, au moins un ministre et un vice-Premier ministre d’un parti nationaliste seraient liés à cette corruption, indique-t-elle au journaliste.