Budget 2026 : Sébastien Lecornu face aux incertitudes du calendrier parlementaire

Image d'illustration. Symbole d'un vote parlementaire. ADN
Alors que le projet de loi de finances pour 2026 s’annonce crucial, Sébastien Lecornu doit composer avec un calendrier parlementaire particulièrement flou, alimentant interrogations et incertitudes sur la conduite des débats budgétaires à venir.
Tl;dr
- Sébastien Lecornu échappe à deux motions de censure.
- Le budget 2026 sera débattu dès la semaine prochaine.
- Un risque élevé de blocage au Parlement persiste.
Des débuts houleux pour Sébastien Lecornu
À peine nommé, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, fait déjà face à une épreuve politique majeure. Jeudi 16 octobre, il a réussi à éviter de justesse deux motions de censure déposées par les groupes LFI et RN.
Une entrée en matière qui laisse entrevoir la fragilité du gouvernement dans un contexte où la stabilité parlementaire s’effrite.
Le défi du budget 2026 : calendrier sous tension
Dès la semaine suivante, le gouvernement devra défendre son projet central : le projet de loi de finances pour 2026 (PLF). L’examen débutera en commission des finances, du lundi 20 au mercredi 22 octobre.
Mais le temps presse : le Parlement ne dispose que de soixante-dix jours pour statuer sur le PLF et cinquante sur celui de la Sécurité sociale (PLFSS). Un amendement portant sur la suspension éventuelle de la réforme des retraites pourrait s’y greffer, compliquant davantage l’équation.
Majorité introuvable, marges de manœuvre réduites
Dans ce contexte, l’absence d’une véritable majorité rend la tâche quasi impossible. Contraint d’abandonner le recours à l’article 49.3, instrument autrefois prisé pour faire passer un texte sans vote formel, Sébastien Lecornu doit maintenant convaincre une assemblée divisée et indécise. Le risque ? Que l’avalanche d’amendements ou les désaccords prolongent indéfiniment les débats. D’ailleurs, comme l’a confié le président de la commission des finances, Éric Coquerel, il paraît « difficile d’aboutir dans les temps ».
Voici les scénarios envisagés si aucun accord n’est trouvé avant les échéances :
- Vote partiel limité aux recettes avant le 11 décembre ;
- Dépôt d’une « loi spéciale » afin d’assurer la continuité financière ;
- Négociations accélérées vers un compromis in extremis.
L’hypothèse d’une loi spéciale ressurgit
Un précédent existe : déjà en 2024, après la censure du gouvernement Barnier, une « loi spéciale » avait permis de percevoir les recettes fiscales dans l’attente d’un budget complet. Cette perspective refait surface alors que l’horloge tourne dangereusement pour l’exécutif.
Au final, l’issue reste incertaine. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour un gouvernement contraint d’improviser sans filet et dans un climat politique tendu.