Brésil : Née au fin fond de l’Amazonie, elle pourrait devenir Présidente
La candidate Marina Silva, dissidente du parti des Travailleurs, pourrait remporter l'élection présidentielle brésilienne.
A moins d’une semaine du scrutin présidentiel, les Brésiliens sont plus que jamais divisés. Le duel qui opposera la présidente sortante Dilma Roussef à sa rivale écologietse s’annonce âpre et serré.
142.8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes le dimanche 5 octobre pour élire leur président. Candidate à sa succession, Dilma Roussef partait grande favorite, malgré les mouvements de protestation populaires auxquels elle a eu à faire face durant son mandat. Mais l’arrivée dans la campagne de l’écologiste Marina Silva, en remplacement du candidat socialiste Eduardo Campos qu’elle soutenait, mort dans un accident d’avion le 13 août, semble avoir littéralement changé la donne.
Une challenger surnommée “La panthère”
Surnommée “la panthère”, Marina Silva, née dans une famille de récolteurs de latex au fin fond de l’Amazonie, et analphabète jusqu’à l’âge de 16 ans, incarne aujourd’hui, aux yeux des Brésiliens, le renouveau ainsi que l’humanité.
Exilée en ville pour suivre des études en faisant des ménages, elle se lance ensuite en politique pour suivre les traces de son mentor, Chico Mendes, défenseur de la préservation de l’Amazone assassiné en 1998. Députée du parti des travailleurs, puis sénatrice, Marina Silva devient ministre de l’écologie de Lula de 2003 à 2008, avant de démissionner pour ne pas avoir été soutenue dans sa lutte contre la déforestation.
Lors de la présidentielle de 2010, elle avait recueilli 20% des voix avec son parti des Verts, créant alors la surprise. Aujourd’hui, les derniers sondages la créditent de 40% des voix s’il devait y avoir un second tour.
D’ici dimanche, l’écologiste compte gonfler son vivier d’électeurs en puisant parmi les mécontents, et notamment les manifestants de 2013 et de 2014.