BNP Paribas sous la menace américaine d’une amende record
Les relations entre la France et les Etats-Unis sont ternies par la menace d'une amende de 16 milliards de dollars à l'encontre de la BNP.
Au départ, il était question de 10 milliards de dollars, mais des sources proches du dossier parlent maintenant de 16 milliards. Près de 12 milliards d’euros donc, c’est l’amende astronomique dont la BNP pourrait écoper. La justice américaine reproche en effet à la banque française d’avoir commercé, en dollars, avec le Soudan, Cuba et l’Irak entre 2002 et 2009. Et ainsi, d’avoir outrepassé les sanctions financières qui leur étaient alors imposées.
En plus de cette somme, figurant parmi les plus grosses jamais infligées à une banque sur le territoire Etats-unien, la BNP pourrait se voir obligée de fermer les agences qui y sont implantées.
Amende de la BNP : la France monte au créneau
François Hollande, dans une lettre adressée à Barack Obama le 7 avril mais dévoilée le 4 juin dernier, a appelé à un règlement “raisonnable” de la crise. Il juge par ailleurs ces sanctions “disproportionnées” et “injustes”. Ce à quoi Obama a rétorqué que dans son pays, le président “ne se mêle pas des affaires judiciaires”.
Aujourd’hui, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius d’entrer dans l’arène. Le jour des commémorations du 70ème anniversaire du débarquement allié en Normandie, il a affirmé que ce dossier pourrait affecter les négociations sur le futur traité de libre-échange Union Européenne-Etats-Unis.
Dans un premier temps, la BNP avait affirmé vouloir payer 1 milliard d’euros, mais la justice américaine ne veut rien entendre. Si le montant record de l’amende devait être appliquée, la banque aurait les reins assez solides. Mais comme souvent dans ce genre d’affaires, clients et salariés pourraient être les premiers à payer les pots cassés. Les premiers avec une montée des frais de banque, les seconds, américains, si les succursales devaient fermer.