Binge drinking : le cerveau des ados durablement impacté
Une étude franco-britannique nous apprend que la pratique du binge drinking n'est pas seulement dangereuse pour le foie, elle se veut également à risque pour le cerveau de ses jeunes consommateurs.
Le binge drinking peut facilement se traduire par une tendance à consommer sur une courte durée un nombre massif de boissons alcoolisées, avec l’objectif d’atteindre rapidement l’état d’ivresse. Assez prisée des jeunes personnes, ses effets peuvent cependant se révéler plus dévastateurs que l’on ne pourrait le penser.
Les résultats d’une étude franco-britannique, menée par des chercheurs de l’université de Reims-Champagne-Ardenne et de l’université de Sussex, viennent ainsi de paraître dans la revue Addiction Biology, et de présenter le risque pour le cerveau que représente la pratique du binge drinking.
Adolescents : un étude pour mesurer les conséquences du bringe drinking sur le cerveau
Ces scientifiques ont sollicité 40 étudiants âgés de 18 à 25 ans, suivis sur douze mois. 20 d’entre eux ne se sont pas adonnés au binge driking durant cette période, à la différence des 20 autres. Et afin de déterminer l’impact de ce mode de consommation sur le cerveau, les participants ont été soumis à plusieurs questionnaires et IRM, et il leur a également été demandé de prendre part à deux tests cognitifs, l’un au début du suivi et l’autre à son terme.
Matière blanche : les jeunes hommes plus impactés
Et il s’est avéré que ce sont les jeunes consommateurs masculins qui ont affiché les résultats les moins positifs, avec d’importantes pertes de densité de la matière blanche observées. Précisons que cette matière blanche fait le lien entre les différentes régions du cerveau et transmet les messages entre les cellules nerveuses. Chez les pratiquants hommes du binge drinking ont de même été relevées une mémoire de travail déficiente et des capacités d’apprentissage et de compréhension amoindries. En revanche, les adeptes féminines de la pratique n’ont pas perdu de matière blanche, un fait que l’on pourrait expliquer par une maturation précoce de leur cerveau. Ces jeunes femmes ont plutôt été impactées au niveau de leur matière grise, laquelle renferme les cellules neuronales et se charge de traiter les données émanant principalement des organes sensoriels. Conduit par l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (Inpes), le Baromètre Santé a révélé que la moitié des 18-25 ans a déjà vécu une “alcoolisation ponctuelle importante” ou un état d’ivresse dans le courant de l’année.