Biélorussie : des élections bien fades
Dimanche 11 octobre, les biélorusses sont appelés aux urnes afin d'élire leur président. Malgré la présence de 4 candidats, la campagne pour les élections est particulièrement terne et ne devrait pas présenter de surprises.
La Biélorussie est à la veille d’une élection présidentielle. Pourtant, rien dans Minsk ou le reste du petit pays ne rappelle cette échéance. Une élection boycottée par l’opposition qui devrait voir sans surprise Alexandre Loukachenko, l’actuel président au pouvoir depuis 22 ans être de nouveau réélu.
Alexandre Loukachenko certain d’être réélu
Alexandre Loukachenko est seul présent sur toutes les ondes. Aucun meeting n’est organisé par l’opposition, aucune affiche, aucune banderole. Juste une omniprésence de l’actuel chef de l’Etat sur tous les médias. Les trois autres candidats se montrent très discrets. Et pour cause, deux sont des partisans du président et l’unique candidate de l’opposition, Tatiana Korotkevitch, est soupçonnée de n’être qu’une figurante destinée à donner un peu de crédibilité démocratique à cette élection.
Cette élection aux allures démocratiques n’est en fait destinée qu’à rassurer les occidentaux et obtenir d’eux des prêts, notamment auprès du FMI, et des levées de sanctions après qu’Alexandre Loukachenko ait pesé de tout son poids pour la ratification des accords de Minsk mettant fin au conflit dans l’Ukraine voisine.
Une levée des sanctions attendue dès la fin des élections
Alexandre Loukachenko a libéré récemment des prisonniers politiques, essentiellement des opposants au régime, et participé activement aux accords de Minsk. Si les élections de dimanche se déroulent correctement, la procédure de levée des sanctions contre le gouvernement biélorusse pourrait intervenir très rapidement.
Les biélorusses, conscients que leur chef d’Etat relève davantage du dictateur que du démocrate, préfèrent toutefois la stabilité, la sécurité et les services publics offerts que le chaos qui pourrait résulter d’un changement tel que celui qui s’est produit dans l’Ukraine voisine. Un de ses habitants résume très bien la situation : “Bien sûr, notre président n’est pas un grand démocrate. Mais, avec lui, on vit tranquille et sûr chacun de notre petite vie“.