Ayrault : Le Pen « a montré son vrai visage » en soutenant el-Assad
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a notamment déclaré mercredi que Marine Le Pen "a montré son vrai visage" en déclarant que Bachar el-Assad était l'unique "solution viable et plausible" pour lutter contre Daesh.
Avant d’annuler une rencontre avec le mufti à Beyrouth pour son refus de porter le voile, comme Michelle Obama avant elle, la président du Front national Marine Le Pen s’était également faite remarquer un peu plus tôt, durant son déplacement au Liban, par ses propos tenus sur Bachar el-Assad.
Elle aura ainsi déclaré que, selon elle, il n’existe « aucune autre solution viable et plausible en dehors de ce choix binaire qui est Bachar el-Assad d’un côté, et l’État islamique de l’autre ». En ayant ajouté que cette position découle d’une politique « réaliste » étant celle de la « politique du moindre mal ». Une sortie à laquelle Jean-Marc Ayrault n’a visiblement pas adhéré.
Marine Le Pen : Bachar el-Assad, seule « solution viable »
Mercredi, au micro de franceinfo, le ministre des Affaires étrangères a ainsi réagi durement au discours de la leader frontiste : « Mme Le Pen a montré son vrai visage, ses vraies convictions, c’est qu’elle préfère soutenir un dictateur qui a la responsabilité de plus de 300.000 morts dans son pays ».
Et d’ajouter que « la moitié de [la] population [syrienne] est déplacée, dont beaucoup de réfugiés, je crois que ça, elle a tendance à l’oublier ».
Une « irresponsabilité » pour Jean-Marc Ayrault
M. Ayrault a conclu son intervention par une justification de cette dernière : « Et je la laisse à ses préoccupations, mais je ne voulais pas laisser passer une telle incongruité, une telle irresponsabilité ». Il est à souligner que Marine Le Pen a présenté le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad telle « une solution bien plus rassurante pour la France que l’État islamique si celui-ci venait à prendre la tête de la Syrie », comme cela a déjà été constaté en Libye suite à la chute de Mouammar Kadhafi.
Le Premier ministre libanais Saad Hariri lui a au passage rappelé que « l’erreur la plus grave serait l’amalgame entre islam et musulmans d’une part, terrorisme d’autre part ».