Aux États-Unis, on infligeait des amendes aux personnes “moches”
Au XIXe siècle et dans certains villes américaines, des personnes pouvaient se voir infliger des amendes pour une apparence jugée non conforme par les autorités. Étaient notamment visés les mendiants et les personnes handicapées.
À la fin du XIXe siècle, James Peevey, alors conseiller municipal de la ville de Chicago (États-Unis), entendait débarrasser celle-ci de “toutes les obstructions de la rue”. Et par “obstructions”, il parlait de personnes pauvres aux apparences singulières. Autrement dit, des mendiants présentant des handicaps physiques, tels qu’un œil ou une jambe en moins. Comme le rapporte Chicago Tribune, le conseiller municipal n’appréciait guère que l’on s’appuie sur ce genre de particularités physiques pour faire l’aumône.
À Chicago, des personnes malades ou mutilées étaient interdites en public
En mai 1881, James Peeves a fait adopter par le conseil municipal une ordonnance interdisant à toute personne “malade, mutilée ou déformée de quelque manière que ce soit, au point de constituer un objet inesthétique ou dégoûtant”, d’apparaître à la “vue du public”. Et si jamais ces mendiants se présentaient tout de même dans un tel cadre, ils pouvaient écoper d’une amende comprise entre un et cinquante dollars, ce qui constituait une importance somme à cette époque. Ils étaient également susceptibles d’être conduits à l’hospice du comté de Cook.
San Francisco, première ville à adopter la “loi de la laideur”
Chicago n’a pas été la première ville américaine à mettre en application ce que l’on a appelé la “loi de la laideur”. San Francisco a ainsi lancé cette tendance en 1867, avant que les villes de l’Ouest et du Midwest n’adoptent ce genre de mesures entre 1870 et 1880. La Première Guerre mondiale, où de nombreux soldats sont revenus dans des conditions déplorables, a commencé à faire changer les mentalités. Tant et si bien qu’au contraire, ces anciens combattants ont reçu des aides dans le traitement de leurs dégâts physiques et mentaux. Bénéficiaires collatéraux de ces changements, les mendiants jusqu’ici ostracisés ont progressivement pu retrouver une dignité.