Auto-destruction dans l’Espace de la fusée japonaise H3 après un échec de lancement
La JAXA contrainte de déclencher l'auto-destruction de sa fusée H3 après le décollage. Le réacteur du deuxième étage n'a pas voulu démarrer.
La seconde tentative de l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) de lancer la fusée H3 est un échec majeur pour les ambitions spatiales du pays. Si la fusée est bien parvenue à quitter le pas de tir, les autorités spatiales du Japon ont été contraintes d’activer l’auto-destruction de l’appareil quelques minutes après l’échec de l’allumage du réacteur de deuxième étage. Dans une annonce, la JAXA explique que cette commande a été transmise à la fusée à 2 h 52 ce mardi 7 mars, « parce qu’il était impossible d’achever la mission ». L’agence enquête toujours sur les causes de l’incident.
La JAXA contrainte de déclencher l’auto-destruction de sa fusée H3 après le décollage
La fusée H3 a été construite par Mitsubishi Heavy Industries après l’approbation du programme en 2013, pour un budget avoisinant aujourd’hui les 200 milliards de yens (1,38 milliard d’euros). La JAXA espérait pouvoir lancer sa fusée en 2020 – et elle avait finalisé un test fonctionnel pour la H3 cette même année -, mais l’agence avait dû reporter le vol inaugural à cause de problèmes d’ingénierie. La première vraie tentative de lancement du 17 février dernier avait été interrompue avant que le véhicule ne puisse décoller à cause d’un souci d’interférence électrique dans le premier étage.
Le réacteur du deuxième étage n’a pas voulu démarrer
Selon Nikkei Asia, le Premier Ministre Fumio Kishida qualifie cette fusée H3 de « vitale pour les affaires du pays et ses ambitions de sécurité nationale. » Elle avait été créée en partie pour permettre de placer en orbite davantage de satellites de surveillance japonais et devenir une pièce centrale de ses offres de services aux clients. La JAXA et Mitsubishi ont, semble-t-il, pu diviser les coûts de lancement initiaux à 50 millions de dollars, ce qui serait inférieur aux coûts de lancement de la fusée Falcon 9 de SpaceX. Dans le futur, la fusée H3 devrait aussi transporter des biens pour le projet Lunar Gateway du programme Artemis de la NASA.
Cette fusée détruite H3 transportait ALOS-3, un satellite avec des outils de détection des catastrophes qui peuvent être déployés rapidement pour observer les zones impactées. Reuters explique qu’elle transportait aussi un capteur infrarouge expérimental qui avait été pensé et conçu pour détecter les lancements de missiles balistiques de la Corée du Nord.