Autisme : des députés partent en guerre contre la psychanalyse et la maltraitance
Une résolution qui sera présentée jeudi à l'Assemblée par des députés de droite demande à d'interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes dans la prise en charge de l'autisme.
C’est un long débat qui risque de s’engager concernant l’autisme à l’Assemblée nationale. Une centaine de députés, principalement Les Républicains, ont signé une résolution demandant la fin des pratiques psychanalytiques dans la prise en charge de l’autisme.
Une résolution soutenue par les principales associations de sensibilisation et de prise en charge des troubles du spectre autistique, mais qui fait bondir les défenseurs de la psychanalyse.
« Condamner les pratiques psychanalytiques »
Les associations Agir et Vivre l’Autisme, Vaincre l’autisme, Asperger aide France, Collectif Egalited, Autistes sans frontières, Maison de l’Autisme se sont donc associées dans le combat des députés signataires pour demander au gouvernement de « condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes ».
La psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme est en effet non recommandée par la Haute Autorité de Santé et est jugée « inefficace » par les associations. La psychanalyse, tout comme le packing (enveloppement du patient dans des linges froids et humides) et toutes les « approches maltraitantes » doivent être proscrits et le texte demande à ce que la « responsabilité pénale des professionnels de santé qui s’opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme » soit engagée.
Les psychanalystes contre-attaquent
Pour les associations de psychanalystes, sous la coupe de l’Inter-Associatif Européen de Psychanalyse, la proposition déposée par le député LR Daniel Fasquelle est jugée comme « diffamatoire et calomnieuse ». Les psychanalystes parlent de mesure « préjudiciable à la majorité des sujets autistes ».
Un collectif de 39 professionnels signataires d’un appel visant à restituer leur honneur aux patients et réclame le retrait des recommandations de la HAS et ont lancé une pétition sur le site change.org. Les principales associations d’autisme ont elles aussi lancé une pétition, également sur change.org qui dépasse les 4 700 signatures à l’heure où nous écrivons ces lignes.