Au Kenya, 175 pays réunis pour un traité contre la pollution plastique
Des mesures concrètes doivent être incluses dans un traité mondial au terme de cette négociation inédite.
C’est la fin de la pollution plastique qui se joue peut-être à partir d’aujourd’hui au Kenya. Nairobi accueille en effet les délégations de 175 pays en vue d’une entente sur un traité mondial contraignant pour mettre fin aux déchets plastiques.
Et c’est peu dire que l’enjeu est de taille, tant le plastique est partout sur la surface du globe, et jusque dans nos organismes.
Plastique : un traité fin 2024 ?
Les pays se sont déjà vus deux fois, et se sont mis d’accord pour finaliser à l’horizon fin 2024 un premier traité afin de lutter contre le fléau des plastiques. Seulement, ces retrouvailles qui ont lieu jusqu’au 19 novembre au siège du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sont l’occasion de débattre sur ce traité, sur le fond.
Car si un consensus a été dégagé en vue de la nécessité d’un traité, les solutions envisagées divergent selon les pays.
Entre interdiction et recyclage
Ainsi, certains pays aux côtés d’ONG de protection de l’environnement promeuvent une interdiction des plastiques à usage unique et des règles très contraignantes. Quant aux pays producteurs de pétrole, dont le plastique représente un débouché important, et les industriels, on penche plutôt en faveur du recyclage et de la gestion des déchets produits.
Et les chiffres sont impressionnants : alors qu’à ce jour, seule la proportion de 9% des plastiques est recyclée, la production pourrait tripler par à l’horizon 2060 si rien ne vient la limiter. Et l’OCDE estime qu’ils sont responsables de 3,4% des émissions à l’origine du réchauffement climatique.
« Fermer le robinet »
Pour Graham Forbes, de Greenpeace, le traité qui en sortira sera un succès ou un échec « selon la manière dont il limitera la production de plastique en amont. Vous ne pouvez pas empêcher la baignoire de déborder tant que vous n’avez pas fermé le robinet ».
Avant le rendez-vous de cette semaine à Nairobi, une soixantaine de pays n’ont pas caché leurs inquiétudes relatives à l’augmentation prévue pour le moment de la production de plastiques, et ont appelé à « des dispositions contraignantes dans le traité pour restreindre et réduire la consommation et la production ».