Au Japon, le plus bas taux de natalité jamais atteint
Vieillissement de la population et hausse du célibat ont fait tomber le nombre de naissances en 2019 à moins de 900 000, soit le plus bas depuis 120 ans.
Depuis 1899, c’est-à-dire depuis que le gouvernement japonais tient des statistiques, jamais aussi peu de bébés sont nés qu’en cette année 2019 qui s’achève. Seuls 864 000 bébés ont vu le jour depuis janvier, soit 54 000 de moins qu’en 2018. Une chute de 5,9% représentant la plus importante depuis 1975.
Un taux de fécondité en berne
De nos jours, une Japonaise donne naissance à son premier enfant à 30,7 ans en moyenne. Et le taux de fécondité qui est l’un des plus bas au monde, est passé de 2 enfants par femme en moyenne dans les années 1960, à 1,44 en 2016. En comparaison, le taux français se situe à 1,96. Et aucune statistique ne vient contrebalancer cette tendance : le célibat va croissant (60% des 18-34 ans sont seuls), le nombre de mariages baisse (3 000 de moins qu’en 2018) et des divorces sont toujours plus nombreux (+ 2 000). Sans compter le taux de mortalité qui continue de grimper.
Enfants : un coût de la vie dissuasif
Cette natalité déclinante peut s’expliquer aussi, outre le célibat, par le coût de la vie qui est jugé trop élevé pour mettre au monde un enfant. En 2018, le Premier ministre Shinzo Abe qualifiait la baisse de la natalité de « crise nationale », et souhaitait le retour d’un taux à 1,8 enfant par femme au minimum. Pour parvenir à ce taux, l’archipel longtemps rétif à avoir recours à l’immigration a assoupli ses règles, et instauré au mois d’avril dernier un « visa de compétences spécifiques ». Le but était entre autres de combler la pénurie de main-d’œuvre et d’assurer la pérennité du système de retraites. Mais avec le délivrance de seulement 895 visas, l’objectif est encore loin d’être atteint. En effet rappelle la RTBF, il est de 47 550 travailleurs pour mars 2020 et de 345 000 dans 5 ans.