Asthme : l’insomnie triplerait le risque
Des chercheurs norvégiens suggèrent que l'insomnie serait un facteur de risque de l'asthme au même titre que le tabagisme, la pollution atmosphérique ou encore l'anxiété.
Parmi les personnes atteintes d’asthme (on en compte plus de 4 millions rien qu’en France), nombreuses sont celles présentant des difficultés à trouver ou à maintenir leur sommeil. Jusqu’ici, les chercheurs ne s’étaient jamais intéressés à l’éventualité que l’insomnie puisse être un facteur de risque de l’asthme.
Des scientifiques de l’Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) se sont attelés à cette tâche. Les résultats de leur étude viennent de paraître dans les colonnes de la revue European Respiratory Journal. Pour parvenir à leurs conclusions, ces chercheurs se sont appuyés sur les données délivrées par une enquête norvégienne (HUNT, pour “Nord- Trondelag Health Study”) à laquelle 17.926 volontaires de 20 à 65 ans avaient participé.
Insomnie et asthme : une étude norvégienne sur le lien
Il avait été demandé à ces personnes, en début et fin d’enquête, de communiquer leurs problèmes de sommeil et les symptômes d’asthme. Et les chercheurs d’avoir découvert que les participants qui avaient “souvent” ou “presque chaque nuit” des difficultés à trouver le sommeil durant le mois précédent avaient, respectivement, 65 % et 108 % de risques supplémentaires de contracter de l’asthme les onze années suivantes.
Les volontaires qui, aux mêmes fréquences, disaient se réveiller en pleine nuit et peiner à se rendormir ensuite affichaient quant à eux une probabilité accrue de 92 % et 36 %. Un chiffre enfin établi à 94% pour les personnes qui estimaient leur sommeil de mauvaise qualité plus d’une fois par semaine.
De nouvelles recherches pour confirmer les résultats
Les chercheurs se sont de même aperçus que les insomniaques chroniques présentaient de leur côté trois fois plus de risques de développer un asthme. Les signataires de ces travaux expliquent, dans des propos traduits rapportés par Pourquoi Docteur ?, que “les modifications se produisant dans l’organisme sous l’effet de l’insomnie peuvent s’accumuler dans le temps et risquer de provoquer sur les voies respiratoires des effets nuisibles”.
La docteur Linn Beate Strand, l’un des auteurs de l’étude, évoque de nouvelles recherches à venir visant à valider ces premiers résultats : “L’insomnie étant un état gérable, l’accent devrait être davantage mis sur ses effets néfastes pour la santé afin d’aider à prévenir l’asthme. D’autres études prospectives sont nécessaires pour confirmer les conclusions de notre étude”.