Arkansas : sans l’accord de leur mari, les femmes ne pourront plus avorter
Dans cet Etat, cette loi récemment adoptée provoque la colère des militants pro-choix.
C’est une nouvelle restriction à l’accès à l’avortement qui a été adoptée par l’Etat de l’Arkansas, très conservateur. Ainsi, par cette nouvelle loi qui entrera en vigueur à la fin du mois courant, une femme de plus de 18 ans devra, pour solliciter un avortement médical, obtenir le consentement du père du fœtus.
Concernant les jeunes femmes mineures, la décision devra être prise par les parents ou tuteurs légaux. Le fœtus sera considéré comme un “membre de la famille décédé”.
Une loi appliquée au contexte de viol
C’est l’Arkansas Final Disposition Rights, rédigé en 2009 qui dispose que les membres d’une famille doivent être d’accord quant au sort d’un corps en cas de décès, y compris pour les foetus avortés.
Un enfant à naître d’un viol ? Si la loi est respectée, le violeur pourra être consulté. Et ainsi potentiellement bloquer la procédure d’IVG.
Des associations en colère
Dans un communiqué, fin juin, l’American Civil Liberties Union s’insurgeait : “Chaque jour, des femmes en Arkansas et tout autour des Etats-Unis doivent se battre pour avoir accès aux soins dont elles ont besoin et les législateurs imposent de nouvelles manières de fermer les cliniques et de rendre l’avortement impossible”.
L’association ne souhaite pas en rester, annonçant son intention de saisir la justice. Elle ajoute que les femmes de l’Arkansas “ne peuvent se permettre de perdre encore d’avantage d’accès à l’avortement. Elles ne peuvent se permettre de parcourir des centaines de miles pour se rendre à la clinique la plus proche et elles ne devraient pas subir d’atteintes à leur vie privée et à leur autonomie”.
Cet Etat n’est pas le seul à lutter contre le droit à l’avortement, bien que celui-ci soit vu comme un droit constitutionnel depuis 1973 : Mississippi, Missouri ou encore Nebraska le cadenassent aussi. Un droit d’autant plus malmené depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, via notamment la suppression des subventions au planning familial.