Après la viande végétale, voici qu’arrive le végétal à base de viande
Après la viande végétale, voici qu'arrive le végétal à base de viande.
Une équipe de chercheurs sud-coréens de l’Université Yonsei a mis au point une variante de riz hybride à base de bœuf. Les grains de riz élevés en laboratoire ont été infusés avec des cellules de muscle et de graisse de bœuf, pour proposer, au final, quelque chose de végétal et de viande. Ce riz offre aussi une couleur rosée, ce qui est assez logique quand on utilise de la chair, finalement.
Après la viande végétale, voici qu’arrive le végétal à base de viande
L’équipe espère, à terme, pouvoir proposer une source de protéines plus abordable et plus durable avec une empreinte carbone plus faible que le véritable bœuf. Cela permettrait aussi de réduire le temps d’attendre pour celles et ceux qui préfèrent un bon bol de bœuf au riz dans la mesure où le riz est le bol de bœuf.
Pour fabriquer ce riz si particulier, les chercheurs ont d’abord enrobé chaque grain de riz de gélatine de poisson pour aider les cellules de viande à se fixer. Ensuite, ils ont inséré des cellules souches de muscle et de graisse de bœuf dans chaque grain, lesquels ont alors été laissés en culture dans une boîte de pétri. Ces grains de riz offrent une structure interne poreuse, mais organisée, qui reprend l' »échafaudage biologique » que l’on retrouve dans les cellules de viande. Ainsi, les grains de riz sont un abri permettant aux cellules de se développer, aux côtés des molécules pour offrir l’alimentation.
Les cellules de viande se développent à la surface du grain de riz et dans le grain lui-même. Après environ dix jours, vous obtenez le produit fini. L’étude, publiée dans Matter, explique que les grains de riz ont le goût de sushi au bœuf, ce qui est tout à fait logique dans la mesure où ce sont les mêmes ingrédients.
« Imaginez obtenir tous les nutriments dont nous avons besoin depuis une protéine de riz cultivée en cellule », déclarait l’auteur principal, Sohyeon Park, dans un communiqué de presse. « Le riz a déjà un niveau nutritif élevé, mais ajouter des cellules de bétail peut l’augmenter encore. »
Vers une source de protéines moins désastreuse écologiquement que la viande elle-même ?
L’équipe imagine même un jour où le bétail pourrait être éliminé de tout le processus. Les chercheurs espèrent pouvoir développer une gamme de cellules qui continuent à se diviser et à croître sur une longue période, pour pouvoir utiliser cette gamme plutôt que de vrais bœufs. « Après cela, nous pourrons créer un système de nourriture durable », déclarait-il à CNN.
Évidemment, tout ceci n’est encore qu’en phase de recherche, le riz rose de bœuf n’arrivera pas au restaurant de sitôt. L’équipe affine aujourd’hui le processus de fabrication pour pouvoir produire des grains de riz ayant une plus grande valeur nutritive. Ils espèrent aussi pouvoir améliorer le goût, la texture et la couleur. « Cela pourrait un jour permettre de lutter contre la famine, servir de ration militaire ou même de nourriture pour l’Espace », ajoutait-il dans le communiqué de presse.
Ce n’est là qu’une partie de l’effort mondial pour tenter de mettre fin au désastre écologique que représente la production de viande. Le bétail destiné à l’abattage est responsable de 6,2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans notre atmosphère chaque année, selon un rapport des Nations Unies. Cela représente près de 12 % de toutes les émissions carbones causées par l’Homme.
De nombreux projets ont vu le jour pour créer une viande de laboratoire qui soit bonne et écologique, qu’il s’agisse de nuggets de poulet cultivé en cellules ou de steaks via un système biologique similaire à base de gélatine ou encore du riz de bœuf dont il est question aujourd’hui. Il y a aussi la part toujours plus importante des insectes comme source viable de protéines.