Anorexie : adoption par l’Assemblée du délit d’incitation à la maigreur
L'Assemblée nationale a adopté un délit d'incitation à la maigreur passible d'un an de prison et de 10.000 euros d'amende.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’Assemblée nationale a créé et adopté le délit d’incitation à la maigreur excessive, à l’anorexie. Ce dernier vise tout particulièrement les sites internet qui en font l’apologie.
Selon cet amendement qui émanait du parti socialiste, “provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l’exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé est puni d’un an d’emprisonnement et de 10.000 euros d’amende”.
Les sites web pro-ana visés par ce délit
Il y a de cela deux semaines, un amendement au projet de Loi santé du député socialiste Olivier Véran avait été rejeté par l’Hémicycle. Le but était alors d’introduire une motion contre le recours à des mannequins trop maigres et dénutris. Cependant, les députés de toute couleur politique avaient jugé qu’il y avait là matière à discrimination à l’embauche.
Dans la nuit du 1er au 2 avril, donc, le texte retravaillé a été adopté. D’après ses signataires, ce nouveau délit “apparaît nécessaire car les dispositions du Code pénal actuellement ne permettent pas de s’attaquer à l’action de certains sites internet”. Car ce sont bien ces sites incitatifs qui sont visés en premier lieu. “Certains sites connus sous le nom de ‘pro-ana’ peuvent entraîner les personnes dans le cercle vicieux de l’anorexie sans être inquiétés par l’autorité publique”, ajoutent-ils.
Sans remettre en cause la liberté d’expression sur Internet, les députés souhaitent qu’une différence soit jugée entre des sites “parfois tenus par des jeunes femmes qui s’en servent comme d’un exutoire”, face à ceux qui “font clairement l’apologie des méthodes pour maigrir le plus possible”.
Anorexie : 30.000 à 40.000 personnes concernées
Cette maladie toucherait selon les estimations jusqu’à 40.000 personnes, en très grande majorité des femmes (90%). Dans un premier temps “simple” trouble alimentaire, il peut vite se muer maladie psychiatrique et entraîner la mort.