Alstom : “du devoir de l’État de sauver cette entreprise” selon Laurent Berger
Pour le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, "c'est du devoir de l'État de sauver cette entreprise et de sauver le site de Belfort", désignant ainsi le constructeur ferroviaire Alstom menacé de délocalisation.
La direction du constructeur ferroviaire Alstom a annoncé son intention de délocaliser, d’ici deux ans, la production de trains de Belfort à Reichshoffen (Alsace). La quasi-totalité des emplois du site de Belfort, soient 400 sur 480, sont ainsi menacés de suppression, les postes restants allant vraisemblablement concerner une activité de maintenance.
Dimanche, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger était reçu sur le plateau de l’émission Questions politiques. À ses interlocuteurs présents, il a appelé à une action du gouvernement : “C’est du devoir de l’État de sauver cette entreprise et de sauver le site de Belfort”.
Laurent Berger craint “un effet cascade” après Alstom
M. Berger a ajouté qu’“il y a une responsabilité de l’État pour sauver aujourd’hui le site d’Alstom et il faut qu’il s’y engage”. Le secrétaire redoute ainsi que l’ensemble de la filière ferroviaire subisse “un effet cascade”, alors que cette filière est pourtant dite d’“avenir” sur le plan de la “transition écologique”.
Concernant le site de Belfort, Laurent Berger a signifié qu’“après 2022 il y aura de la production avec le TGV du futur. Entre-temps il faut des commandes, notamment via la RATP, via la SNCF”.
La crainte de compétences “mises de côté”
Et dans le cas de figure où l’activité d’Alstom se verrait stoppée à Belfort, “on se retrouvera dans 5 ans et on dira : ‘mince on ne peut plus construire parce qu’on a mis en l’air l’outil industriel'”.
Le secrétaire général de la CFDT a manifsté sa peur que le départ d’Alstom ne signe la fin de l’activité ferroviaire à Belfort : “Je crains qu’un certain nombre de compétences […] soient mises de côté et qu’un jour on se dise : ‘on peut plus construire de locomotives ici, on va le faire ailleurs'”. Aux yeux de M. Berger, “ce serait une profonde erreur” et “c’est de la responsabilité de l’État de regarder ça en face”.