Alsace : un parricide jugé en appel
Le cour d'Appel de Colmar rejuge demain un homme de 26 ans pour le meurtre de son père décrit comme tyrannique.
Au début de l’année 2013, Frédéric Bohnert était condamné à 20 ans de prison pour le meurtre de son père. En 2010, il avait tué celui-ci à la hache, au couteau et au marteau. Le jeune homme avait lors de son premier procès à Strasbourg, expliqué son geste.
Pour lui, il s’agissait de se protéger, ainsi que sa mère contre les mauvais traitements que leur infligeait son père. Violences verbales et psychologiques auxquelles Frédéric a voulu mettre un terme un soir de novembre 2010. En 2013 à Strasbourg, une experte psychiatrique avait eu ces mots : “Il fallait qu’il tue le tyran pour pouvoir exister, pour pouvoir vivre”.
Les jurés “devront entendre cette souffrance”
Me Jocelyne Klopfenstein, l’avocate de l’accusé, a défini les enjeux du procès devant la cour d’Appel du Haut-Rhin. Les jurés devront selon elle “entendre cette souffrance”, et “ne pas retenir seulement l’horreur des faits”. En 2013, alors que le ministère public avait requis 15 ans de réclusion, la peine avait été fixée à 20 ans au final. Et cela même après que Frédéric ait raconté ce qui passait dans ce huis clos familial entre son père autoritaire et sa mère soumise. Cette mère qui avait déclaré vivre “dans la terreur”.
L’accusé, après plus de 3 ans de prison, peut enfin dire “mon père”. Son avocate décrit un “gamin touchant, en grand désarroi”. Le verdict est prévu vendredi.