Allemagne : le local d’une soupe populaire ciblé par des tags portant l’inscription “nazi”
L'association avait récemment pris la décision de ne plus servir d'étrangers. Le parti d'extrême-droite AfD lui a apporté son soutien.
Des véhicules ainsi que le local d’une soupe populaire située à Essen, dans l’Ouest de l’Allemagne, ont été recouverts de plusieurs tags portant l’inscription “nazi”.
La semaine dernière, l’association en charge du lieu avait décidé de ne plus servir d’étrangers, déclenchant une polémique d’ampleur nationale.
Les justifications de l’association
Jörg Sartor, à la tête de l’association, a affirmé son souhait de ne pas nettoyer les dégradations dans l’immédiat, afin “que tout le monde puisse les voir”. La décision de ne servir désormais que des Allemands était motivée selon lui par l’afflux de réfugiés ces dernières années, désavantageant selon l’établissement les pauvres locaux vis-à-vis de l’accès à l’aide alimentaire.
“Nous nous voyons contraints d’accepter actuellement seulement des clients avec un passeport allemand afin de garantir une bonne intégration”, avait publié la soupe populaire sur son site Internet, arguant que deux-tiers des bénéficiaires les visitant à ce jour étaient constitués d’étrangers. Une décision qui doit perdurer jusqu’à ce que “la balance soit de nouveau rétablie”.
Jörg Sartor avait en outre mentionné des comportements irrespectueux de la part de jeunes migrants, des files d’attente pas respectées ou des bousculades sans attention pour les plus âgés ou pour des femmes élevant seules leurs enfants. Au quotidien Bild, il a affirmé : “Je ne m’inclinerai pas, ni face aux hommes politiques de gauche ni à ceux de droite”.
Le soutien de l’AfD
Depuis cette annonce, pas moins de 930 autres soupes populaires ont dénoncé cette décision. Celle qui est chargée de l’une d’entre elles à Berlin, Antje Trölsch, a avancé à l’AFP que “Le critère est la pauvreté, pas la nationalité !”.
Et le soutien est venu du parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), estimant que “dès que vous critiquez les choses et prenez des mesures, vous êtes de suite qualifiés de nazi”. Sur son profil Facebook, il écrit encore écrit que cette soupe populaire “n’avait pas été créée pour faire face au chaos engendré par la politique migratoire de Merkel mais pour répondre à la demande qui était déjà sur place ”.