Allemagne : la Cour constitutionnelle rejette la demande de dissolution du parti néonazi NPD
Le Parti national-démocrate allemand (NPD) ne sera pas dissout, et la Cour constitutionnelle le justifie par la marginalité du mouvement.
Mardi, la Cour constitutionnelle a annoncé que la demande d’interdiction du NPD était rejetée. Ce n’est pas la première fois qu’une telle décision est prise en ce sens par la juridiction, qui avait déjà en 2003 invalidé une telle demande.
Pour la Cour, pas de menace envers la démocratie
En 2011, plusieurs crimes à motivation raciste perpétrés par des militants néonazis proches du NPD avaient défrayé la chronique. Deux ans plus tard les Länder, représentés à la chambre haute du Parlement national, portaient plainte et demandaient la dissolution du parti.
Andreas Vosskuhle, président de la Cour, a ainsi motivé le rejet de cette demande : “A l’unanimité, la deuxième chambre a estimé que certes, le NPD a des objectifs anticonstitutionnels, mais il n’y a actuellement pas d’éléments concrets de poids laissant penser que son action puisse être couronnée de succès”.
Un mouvement jugé trop marginal
Pourtant, la Cour affirme bien que le NPD a une “parenté avec le national-socialisme”, et qu’il “veut déstabiliser et mettre à bas l’ordre libéral-démocratique”. Le tout, avec la volonté de fonder un “État autoritaire fondé sur communauté populaire définie ethniquement”. Seulement, le relatif faible nombre de ses membres (moins de 6.000) ne constitue pas une menace sur la république allemande, ont estimé les juges. Quant à la violence de certains de ses adhérents, elle “n’en [fait] pas un problème constitutionnel, mais un problème à traiter par la police et la justice”.
Fondé en 1964, le NPD ne compte pas d’élu au niveau des Länder, le seul poste d’importance étant détenu par Udo Voigt en 2014 à la députation européenne. Le mouvement est crédité de 1% des intentions de vote au niveau électoral national. Désormais, c’est le parti anti-immigration Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui séduit une fraction de la population allemande, avec des intentions de vote estimées entre 10% et 15%.