Agressions sexuelles : des violences parfois émises par des femmes
Lundi ont débuté à Paris les assises de l’association "Stop aux violences sexuelles". L'occasion de rappeler que si les femmes demeurent les principales victimes d'agressions sexuelles, elles en constituent parfois les auteurs.
En 2017, sur les 22.348 personnes mises en cause pour infraction à caractère sexuel, 2,3% étaient des femmes. Une proportion tellement basse qu’on pourrait la négliger jusqu’à la passer sous silence. L’association “Stop aux violences sexuelles”, au travers du docteur Jean-Louis Thomas, parle même d’un “tabou social”.
Les assises de l’association, qui ont débuté lundi à Paris et se sont poursuivies mardi, ont donc rappelé que parfois, ce sont les femmes qui commettent des agressions sexuelles. Ce qui ne les empêche pas d’en être les victimes dans une écrasante majorité. Ouest-France rappelle ainsi qu’en 2017, les femmes ont représenté 86% des victimes de violences sexuelles enregistrées par la police et la gendarmerie.
“La société a du mal à admettre la violence sexuelle des femmes”
“Victime est un mot féminin, et agresseur un mot masculin, et c’est vrai qu’on compte plus d’hommes auteurs de violences sexuelles et plus de femmes victimes, mais il y a aussi des femmes auteures de violences”, a déclaré le docteur Thomas, en ajoutant que “la société a du mal à admettre la violence sexuelle des femmes, qui va à l’encontre de l’image de la mère aimante et nourricière”.
L’étude la plus vaste ayant jamais été menée sur le sujet avait concerné 802.150 cas de violences sexuelles enregistrés dans 37 États américains entre 1991 et 2011. Et si les investigations avaient révélé l’implication de 94,7% d’hommes et de 5,3 % de femmes, il sera également apparu qu’entre 11% et 22% des cas, des femmes avaient commis ce genre d’agressions.
Une étude menée par l’association “Stop aux violences sexuelles”
En 2014, l’association “Stop aux violences sexuelles” avait conduit sa propre étude auprès de 188 victimes d’agressions sexuelles. Là aussi, il aura été observé une prédominance de l’agresseur masculin, impliqué seul dans 81% des cas. La femme était directement impliquée dans 1,6% des cas, et les 17,2% restants de concerner les affaires où la femme et l’homme étaient chacun responsables.