Agnès Buzyn se “sent à l’aise” dans le gouvernement d’Édouard Philippe
Dans un entretien accordé à Madame Figaro, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn se confie notamment sur son parcours et les principales tâches qu'elle aura à accomplir tant qu'elle sera au gouvernement.
Après bientôt trois mois de présence au sein du gouvernement d’Édouard Philippe, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn peut commencer à trouver ses marques. Une intégration facilitée par la confiance accordée par le Premier minis,tre qui lui a fait la proposition de ce poste.
Dans un long entretien accordé à Madame Figaro, la ministre ajoute que sa réflexion a été relativement rapide : “Quand on a passé dix ans de sa vie à servir le service public dans le domaine de la santé, avoir l’occasion de mener les réformes que l’on pense nécessaires ne se présente pas deux fois. Mon choix est logique et s’inscrit dans la continuité de mes engagements au sein d’agences publiques comme l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), de l’Institut national du cancer (INCa) ou de la Haute Autorité de la santé, que j’ai présidée.”
La ministre de la Santé Agnès Buzyn veut une meilleure prévention
Aurait-il été possible de la voir entrer dans un autre gouvernement ? “Je me sens à l’aise dans cette équipe qui affiche une volonté de pragmatisme et réunit des personnalités de tous bords. Je n’aurais pas aimé entrer dans un gouvernement empreint de dogmatisme.”
Un contexte favorable donc pour lui faire s’attaquer au mieux à ses “principaux chantiers”, à commencer par “la prévention. Cela fait des années que la France est une mauvaise élève dans ce domaine. Les Français écoutent peu les messages de prévention. C’est une des grandes causes d’inégalités sociales dans le domaine de la santé. […] Mon deuxième chantier est de m’attaquer à la question des déserts médicaux qui affectent les campagnes comme certaines villes et zones périurbaines. Le troisième concerne l’accompagnement de la petite enfance en difficulté pour éviter le glissement de la pauvreté vers l’exclusion. C’est un enjeu de cohésion sociale. […] Sans oublier, bien entendu, le dossier de la réforme des retraites.”
Le tiers payant généralisé pas abandonné
Pour répondre à ces problématiques, Mme Buzyn va proposer “d’accroître le soutien scolaire, d’améliorer le suivi psychologique des enfants en augmentant l’offre en pédopsychiatrie afin de repérer le plus rapidement possible les troubles ‘dys’ (dyslexie, dyspraxie, etc.) ou les troubles du comportement, qui sont cause d’exclusion”. Sur le sujet des déserts médicaux, “nous utiliserons tous les leviers mis à notre disposition – modes de financement innovants, aides incitatives, télémédecine — pour financer ces actions.”
Pas question en tout cas de tirer un trait sur le tiers payant généralisé, la ministre rappelant l’importance de réfléchir à une mise en place qui n’alourdirait pas la charge des médecins.