L’accord avec la Grèce n’est “pas une bonne nouvelle” pour le Parti de gauche
Plusieurs responsables de partis de gauche comme Jean-Luc Mélenchon et Éric Coquerel considèrent que l'accord des créanciers accepté par la Grèce ne rend pas service au pays et regrettent la soumission de Tsipras.
Dès son élection en tant que Premier ministre, et même avant cela, Alexis Tsipras incarnait une gauche radicale à même de redresser la Grèce, sans forcément avoir à lui faire courber l’échine face aux décideurs de la zone euro. Et même si le peuple grec, comme un seul homme, exprimera lors du référendum son hostilité face à la proposition de l’UE, de la BCE et du FMI sur la question de la dette nationale, Alexis Tsipras a finalement dû se résoudre à accepter l’accord économique de Bruxelles.
Dans des propos parus dans Le Parisien et repris dans Le Figaro, le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon s’est récemment désolé de cette validation par le gouvernement Tsipras : “S’il avait dit qu’il était prêt à s’en aller, le rapport de force aurait été inversé. Il s’est lui-même passé la corde autour du cou.”
Grèce : le Parti de gauche regrette la soumission de Tsipras
Même son de cloche pour le coordinateur politique du bureau national du Parti de gauche : “Ce vote n’est pas une bonne nouvelle. Le Parlement grec a adopté un texte plus dur encore que celui repoussé par le référendum. Et le pire est que les tenants du ‘non’, donc nos amis de Syriza, ont laissé passer. L’effet n’est pas bon !” Le conseiller régional d’Île-de-France regrette que le Premier ministre grec n’ait lancé un atout conservé dans sa manche face aux “menaces” : “Je ne fais pas la leçon à Tsipras, mais dans une telle situation on se doit d’avoir un plan B à opposer aux menaces. Or il n’en avait pas.”
Mélenchon : l’obstination allemande détruit l’Europe
Tous ne se désolent cependant pas de la décision d’Alexis Tsipras de valider l’accord de Bruxelles. Pierre Laurent, du Parti Communiste, estime ainsi que “Tsipras n’a pas capitulé” et que “les Grecs le soutiennent”, en préférant “dénoncer plutôt l’attitude de Merkel”. Dimanche dernier, sur le plateau de BFMTV, Jean-Luc Mélenchon avait d’ailleurs dénoncé “l’obstination d’un gouvernement allemand” qui, “pour la troisième fois dans l’histoire de l’Europe […] est en train de détruire l’Europe”.